sémiotique
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du grec semeiôtikè, de sêmeion, « signe ». Sens linguistique apparu au xxe s.
Linguistique
Étude générale des signes et des systèmes symboliques.
Au sens le plus large d'une théorie des signes et de la signification, la sémiotique est née avec les sophistes, Aristote(1) et les stoïciens(2), et s'est épanouie chez les médiévaux et à l'âge classique, en particulier dans le livre iii de l'Essay de Locke sur les mots. Mais l'idée d'une théorie générale des signes et de leur classification n'est pas apparue avant Peirce(3), qui élabore une sémiotique philosophique, reposant sur une conception triadique : un signe est une chose reliée à un second signe, son objet, pour mettre en relation celui-ci avec son interprétant. Les sémiotiques contemporaines sont issues de la linguistique structurale de Saussure, de la glossématique de Hjemslev, et des théories de C. Morris(4), qui distingue la syntaxe, ou l'étude abstraite des signes, la sémantique, ou l'étude de leurs relations aux objets, et la pragmatique, ou étude de leurs usages en contextes. Il est juste de dire qu'il n'y a aujourd'hui pas une mais des sémiotiques, qui, comme celle de A.J. Greimas(5), ont leurs propres catégories.
Les questions philosophiques principales posées par la sémiotique portent sur la validité des diverses classifications de signes proposées par les écoles diverses, mais aussi sur l'applicabilité d'une sémiotique générale à des domaines aussi divers que le langage, l'art, la culture ou même le monde social.
Claudine Tiercelin
Notes bibliographiques
- 1 ↑ Aristote, De l'interprétation, trad. Tricot, Vrin, Paris.
- 2 ↑ Les Stoïciens, éd. Bréhier, Gallimard, Pléiade, Paris.
- 3 ↑ Peirce, C. S., Collected Papers, Harvard University Press, 1931-1958.
- 4 ↑ Morris, C., Foundations of the Theory of Signs, 1938.
- 5 ↑ Greimas, A. J., et Courtès, J., Sémiotique, dictionnaire raisonné de théorie du langage, Hachette, Paris, 1979.