éristique

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du grec eris, « lutte, dispute ».

Philosophie Antique

1. (adj.) Souligne les qualités de débatteur de celui à qui il est appliqué (par exemple, chez Platon, Lysis, 211 b). – 2. (n. f.) Art de disputer, c'est-à-dire de contester la thèse d'un adversaire (par exemple, chez Platon, Sophiste, 225 c). – 3. (n. m.) Débatteur professionnel (Ménon, 75 c) et, ultérieurement (Diogène Laërce, II, 106), désigne les philosophes de l'école de Mégare issue du socratique Euclide.

Le terme apparaît chez Platon, souvent porteur du reproche de formalisme dans l'argumentation, au détriment de la recherche d'un accord sur le fond : on pourrait faire, en réalité, le même reproche à la logique. Pour autant que l'éristique consiste en la mise au point de procédés généraux d'argumentation, Platon n'en nie d'ailleurs pas l'intérêt(1). C'est, en fait, Aristote qui, tout en développant l'étude de tels procédés, confond éristique et sophistique dans l'acception exclusivement péjorative qui s'est imposée à la tradition(2).

Michel Narcy

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Platon, Euthydème, 272 a-b. Sophiste, 225 a-226 a.
  • 2 ↑ Aristote, Réfutations sophistiques, 171 b 23.

→ agonistique, antilogie, contradiction, dialectique, sophisme