Michelangelo Antonioni
Cinéaste italien (Ferrare 1912-Rome 2007).
Critique de cinéma, assistant de Marcel Carné (les Visiteurs du soir, 1942), Antonioni débute comme documentariste (Gente del Po, 1943-1947) et scénariste (sur des films tournés par De Santis et Fellini). Il réalise en 1950 son premier long-métrage de fiction : Chronique d'un amour (Cronaca di un amore). Après avoir signé les Vaincus (I Vinti, 1952), la Dame sans camélias (La Signora senza camelie, 1953) et un des épisodes de l'Amour à la ville (L'Amore in città, 1953), il s'affirme avec Femmes entre elles (Le Amiche, 1955), d'après Pavese, et surtout le Cri (Il Grido, 1956). Mais c'est après avoir mis en scène L'Avventura (1960) qu'il rencontre le succès sur le plan international.
L'influence d'Antonioni sur le cinéma des années 1960 est considérable. Le réalisateur entreprend alors une œuvre qui s'interroge avec acuité sur les angoisses de l'époque contemporaine : problèmes de l'incommunicabilité du couple, analyse subtile du comportement de l'individu face à la société mécanisée et déshumanisée, crise existentielle devant les incertitudes de l'avenir. La Nuit (La Notte, 1961), l'Éclipse (L'Eclisse, 1962), le Désert rouge (Il Deserto rosso, 1964), Blow up (1966, tourné en Grande-Bretagne, Palme d'or du Festival de Cannes en 1967), Zabriskie Point (1969, tourné aux États-Unis), Profession : reporter (Il Passagero, 1975) sont les étapes de cette recherche thématique personnelle qui s'accompagne d'une grande originalité dans le style et la dramaturgie.
En 1972, Antonioni consacre à la Chine un documentaire de long-métrage : Chung Kuo : la Chine. En 1979, il adapte l'Aigle à deux têtes, la pièce de Cocteau, sous le titre le Mystère d'Oberwald, et, en 1982, réalise Identification d'une femme (Identificazione di una donna). Victime en 1985 d'un accident cérébral, paralysé partiellement et privé de la parole, il n'en poursuit pas moins son activité. Aidé par le réalisateur Wim Wenders, il réalise Par-delà les nuages (1995), puis coréalise, avec Steven Soderbergh et Wong Kar-Wai, Eros, son dernier film, en 2004.