James Cook
Navigateur britannique (Marton-in-Cleveland, Yorkshire, 1728-baie de Kealakekua, îles Hawaii, 1779).
Lors d'un premier voyage, il découvrit les îles de la Société et explora la Nouvelle-Zélande (1768-1771). Un deuxième voyage le mena dans l'océan Antarctique (1772-1775). Reparti en 1776, il découvrit les îles Sandwich (Hawaii) [1778], où il fut tué par les indigènes.
Famille
Cook est de très modeste origine.
Formation
A 18 ans, il est mousse sur un navire charbonnier.
Début de carrière
Il devient commandant à 27 ans puis étudie l'hydrographie du Saint-Laurent.
Premiers succès
Lors de son premier grand voyage d'exploration, il prend possession de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Nouvelles découvertes
Lors de son deuxième grand voyage, il longe la banquise de l'Antarctique et découvre la Nouvelle-Calédonie.
Dernières années
Lors de son troisième grand voyage, il découvre Hawaii avant d'y trouver la mort.
1. Un marin cartographe
Le premier des explorateurs scientifiques est de très modeste origine. Il est protégé par le propriétaire qui emploie son père et qui prend à sa charge les études primaires du jeune homme. Très attiré par les choses de la mer, ce dernier obtient d'être engagé comme mousse à bord d'un navire charbonnier, à l'âge de dix-huit ans, puis sur différents navires de commerce et apprend le métier de marin tout en étudiant les mathématiques et l'art de la navigation. À vingt-sept ans, il se voit offrir son premier commandement, mais, la guerre de Sept Ans avec la France venant d'éclater, il préfère s'engager dans la marine royale. Ses connaissances lui permettent de jouer un grand rôle dans l'étude hydrographique du Saint-Laurent, qui précède l'assaut contre Québec (1759). Sa réputation sur le plan scientifique est alors acquise, et il dirige la cartographie du littoral de Terre-Neuve à partir de 1763.
2. Le premier voyage : Tahiti et la Nouvelle-Zélande
Son premier grand voyage d'exploration commence le 25 août 1768 : Cook est chargé d'aller observer à Tahiti, avec l'Endeavour, une très rare éclipse provoquée par l'interposition de Vénus entre la Terre et le Soleil. Passé par le cap Horn, il effectue son observation astronomique en juin 1769. Le capitaine britannique prend ensuite possession, au nom de son roi, de l'île et de l'archipel auquel il donne le nom d'îles de la Société, en l'honneur de la Société géographique de Londres. Puis il pousse vers le sud pour tenter de préciser l'étendue du fameux et légendaire continent austral. En fait, cette partie du voyage, d'octobre 1769 à mars 1770, aboutit à délimiter les rivages de la Nouvelle-Zélande. Il touche en octobre 1769 à l'île Nord de la Nouvelle-Zélande, qui a déjà été atteinte par Abel Tasman (en 1642 et 1643), en étudie les habitants avec précision, puis cartographie la dangereuse côte est de la Nouvelle-Hollande (l'Australie) en 1770, démontrant que cette terre est séparée de la Nouvelle-Guinée. Cook prend possession de ces terres immenses au nom du roi d'Angleterre, le 23 août 1770. Par Batavia (aujourd'hui Jakarta, en Indonésie) et le cap de Bonne-Espérance, il revient en Angleterre (12 juillet 1771).
3. Le deuxième voyage : vers l'Antarctique
Le succès de cette expédition vaut à Cook le commandement d'une nouvelle expédition. Avec deux navires (la Resolution et l'Adventure), il repart le 13 juillet 1772. Par le Cap, il gagne les hautes latitudes de l'Antarctique pour tenter, à trois reprises, de préciser enfin l'extension réelle des terres mystérieuses entourant le pôle Sud (décembre 1772-mars 1773 ; novembre 1773-février 1774 ; janvier-février 1775). Il longe la banquise, sans apercevoir la terre, mais le mythe d'un immense continent austral, s'étendant jusqu'aux climats tempérés, est définitivement anéanti (Cook n'en est pas moins persuadé de l'existence d'un continent polaire). Entre ces navigations, de nombreux travaux sont effectués dans le Pacifique (dans les régions comprises entre Tahiti, l'Australie et la Nouvelle-Zélande) et l'Atlantique Sud. Les renseignements sur la Nouvelle-Zélande sont complétés, l'île de Pâques visitée (mars 1774), ainsi que les Marquises et les Nouvelles-Hébrides. La Nouvelle-Calédonie est découverte (septembre 1774), puis, après le passage du cap Horn, Cook est de retour en Angleterre le 30 juillet 1775, ayant fait faire un très grand pas à la géographie de son temps.
4. Le troisième voyage : à la recherche du passage du Nord-Ouest
L'une des régions les moins connues du globe est encore représentée par le Pacifique nord et le passage maritime du nord de l'Amérique, dans l'Arctique : elle fait l'objet du troisième voyage de Cook, qui est chargé de tenter l'ouverture par l'ouest. Parti le 12 juillet 1776 avec la Resolution et la Discovery., il découvre les îles Sandwich (aujourd'hui Hawaii) en janvier 1778, puis effectue une remarquable étude hydrographique du littoral nord-américain. Arrêté par les glaces au-delà du détroit de Béring, il revient le long de la péninsule du Kamtchatka pour hiverner aux Hawaii. Il jette l'ancre le 17 janvier 1779 à la baie de Kealakekua. Mais le séjour des Britanniques, prolongé par le mauvais temps, représente bientôt une lourde charge pour les insulaires, qui livrent aux visiteurs, bon gré mal gré, une grande partie de leurs provisions. Les rapports se tendent. À la suite de larcins, un chef indigène trouve la mort au cours d'un accrochage. Les Britanniques sont lapidés et Cook abat lui-même un Hawaiien. Le grand navigateur est tué à son tour d'un coup de poignard. Avec lui disparaît le principal précurseur des grandes croisières océanographiques qui caractériseront la découverte géographique au xixe s.
5. L'influence des voyages de Cook
James Cook, qui n'était pas seulement un explorateur, a laissé le récit de ses observations. Ses voyages ont marqué la fin des Grandes Découvertes ; ils ont permis un progrès considérable dans la connaissance de l'océan Pacifique, grâce aux levés hydrographiques et à la méticulosité de ce grand navigateur.
Ces expéditions eurent un immense succès en Europe, où l'on se passionna pour les récits de Cook, que l'on publia accompagnés d'atlas remarquables. Louis XVI, pendant la guerre franco-anglaise, ordonna de le traiter en ami. La concurrence franco-anglaise, animée par Bougainville, Cook et Lapérouse, facilita la connaissance géographique du Pacifique. Mais, tandis que la France n'exploitait pas les voyages de ses navigateurs, l'Angleterre s'établit en Australie, où elle envoya des condamnés comme premiers colons, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande. Après James Cook commença l'ère des explorations scientifiques.