Hervé Morin
Homme politique français (Pont-Audemer 1961).
1. Débuts politiques
Ce petit-fils d’agriculteurs normands et fils d’entrepreneur du bâtiment connaît une jeunesse turbulente; mais finit par se consacrer aux études à l’université de Caen, à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Université de Paris II-Assas, dont il sort dipômé.
Il devient alors administrateur des services de l’Assemblée nationale tout en étant chargé de cours à Paris V-Descartes.
Il s’engage dans la politique en devenant conseiller municipal d’Épaignes en 1989 puis conseiller général de l’Eure représentant le canton de Cormeilles en 1992, avant de devenir maire de sa commune à partir de 1995 et président de la communauté de communes du canton la même année. Il succède à Ladislas Poniawtowski comme député du département en 1998 quand ce dernier entre au Sénat.
2. Au sein de l'UDF
Entre-temps, il a été conseiller technique dans le cabinet du ministre de la Défense François Léotard (1993-1995), qu’il suit à l’Union pour la démocratie française (UDF) en tant que chargé de mission les deux années suivantes, avant de devenir secrétaire national puis vice-président exécutif de ce parti de 1999 à 2007.
À ce titre, il est porte-parole de son candidat à la présidentielle de 2002, François Bayrou, dont il est également la cheville ouvrière lorsque celui-ci concourt à nouveau en 2007. Mais il se rallie, au second tour, à Nicolas Sarkozy, et, dans la perspective des législatives qui suivent, abandonne son mentor tout comme le nouveau mouvement que celui-ci crée, le MoDem, pour rassembler les élus centristes qui n’ont pas rejoint l’Union pour un mouvement populaire (UMP) autour d’un Nouveau Centre adossé à la majorité présidentielle.
3. Chef du Nouveau Centre
Fort de 17 députés et de 8 apparentés, Hervé Morin peut former un groupe à l’Assemblée présidé par François Sauvadet, tout en étant gratifié du ministère de la Défense dans le premier gouvernement Fillon – poste qu’il conservera contre vents et remaniements jusqu’en novembre 2010.
Hervé Morin est élu président du nouveau parti lors de son premier congrès en mai 2008, puis reconduit à ce poste lors du second, en juin 2010, tandis que se précise son intention d’en porter les couleurs à la présidentielle. Cette formation réalise une petite percée lors des cantonales de 2011, avec un peu plus de 3 % des voix aux deux tours, et près d’une soixantaine de conseillers généraux, mais c’est surtout aux élections sénatoriales que cette progression est remarquée, puisque le Nouveau Centre double pratiquement ses élus, passant de 9 à 16.
Le remaniement ministériel de novembre 2010 ayant écarté nombre de centristes du gouvernement, un champ électoral se révèle ouvert aux ambitions des politiques issus de cette sensibilité. Occupé par F. Bayrou, il est aussi convoité par Jean-Louis Borloo qui fait connaître, en avril 2011, sa décision de se présenter à la présidentielle de 2012. Avec H. Morin (Nouveau Centre), qui ne fait plus mystère de sa volonté de participer à cette échéance majeure, Hervé de Charrette (Convention démocrate), Jean-Marie Bockel (Gauche Moderne), le président du parti radical forme en juin l’Alliance républicaine environnementale et sociale (ARES).
Les tensions entre les deux prétendants se font jour aux universités d’été de la nouvelle formation. Elles se dissipent toutefois lorsque J.-L. Borloo renonce finalement à défier le président de la République. Mais c’est alors l’appareil du Nouveau Centre qui s’interroge sur l’opportunité d’une candidature pour 2012, privilégiant un accord législatif avec l’Union pour un mouvement populaire (UMP). De ces débats, H. Morin n’a cure : le 27 novembre 2011, sur ses terres, au pied du pont de Normandie, il officialise sa décision de se présenter au scrutin présidentiel de 2012, avec la ferme intention d’aller jusqu’au bout.
Pour en savoir plus, voir l'article Ve République.