David Lloyd George
1er comte Lloyd-George of Dwyfor
Homme d'État britannique (Manchester 1863-Llanystumdwy, comté de Caernarvon, 1945).
1. Chancelier de l'Échiquier
Gallois d'origine, il connaît la vie humble de la campagne galloise, devient clerc de notaire, puis s'établit comme avoué (1884). Élu député libéral en 1890, il s'affirme comme un impétueux nationaliste gallois et se situe à l'aile gauche du parti libéral. Campbell-Bannerman le fait entrer dans son ministère comme président du bureau du Commerce (1905-1908). Promu à la chancellerie de l'Échiquier (1908-1915), Lloyd George développe ses projets sociaux, introduisant en 1911 la loi sur les assurances sociales, système d'assurance obligatoire, avec une triple cotisation des salariés, des patrons et de l'État. Ces réformes coûtant cher, Lloyd George doit présenter, dès 1909, un budget qui accroît sensiblement les charges portant sur les grosses fortunes ; le refus des lords de voter ce budget puis les philippiques de Lloyd George contre l'aristocratie provoquent une crise qui est dénouée par la loi parlementaire de 1911, dépouillant les lords d'une bonne partie de leurs pouvoirs (→ Chambre des lords).
2. Premier ministre
Pacifiste, Lloyd George n'a pas cru au danger, mais l'invasion de la Belgique (1914) entraîne son revirement, et il met son énergie au service de l'effort de guerre. Ministre des Munitions (1915-1916), il accède au War-Office en 1916 et, à la fin de l'année, succède à Asquith comme Premier ministre (1916-1922) : il organise alors un cabinet de guerre restreint et mène le pays avec autorité et efficacité jusqu'à la victoire, renforçant la coordination avec les Alliés, en particulier avec la France. L'armistice transforme le chef de guerre en diplomate. Sans rien perdre de ses talents de conciliateur, Lloyd George sait se montrer réaliste et soucieux des intérêts britanniques lors de la négociation du traité de Versailles. À l'intérieur, la crise irlandaise de 1920-1921 l'amène à accorder aux Sinn Féiners l'État libre d'Irlande ; à la première occasion, la majorité conservatrice l'abandonne. Obligé de démissionner, Lloyd George ne reviendra plus au pouvoir.
Pour en savoir plus, voir les articles Grande-Bretagne : histoire, Irlande : histoire.