Alexander Dubček
Homme politique tchécoslovaque (Uhrovec, Slovaquie, 1921-Prague 1992).
1. Jeunesse et formation
Fils d'un charpentier cofondateur du parti communiste tchécoslovaque, il émigre avec sa famille en Union soviétique où il vit de 1925 à 1938. De retour dans son pays, il fait des études d'ingénieur, adhère au parti communiste (1939) et milite dans la résistance slovaque pendant la Seconde Guerre mondiale.
2. Premier secrétaire du PC tchécoslovaque
Ayant débuté sa carrière dans l'appareil du parti en 1949, il entre en 1958 au comité central du PC slovaque, dont il devient, en 1963, premier secrétaire. En janvier 1968, il succède à Novotný au poste de premier secrétaire du PC tchécoslovaque. Sous sa direction, le parti affirme sa volonté de promouvoir un « socialisme à visage humain » et décide de convoquer un congrès extraordinaire. Le gouvernement présidé par Černik et le nouveau président de la République Svoboda redonnent vie aux organismes de l'État. Reprenant à son compte les aspirations des militants qui revendiquent une franche rupture avec le stalinisme, Dubček rétablit la liberté de la presse et de la télévision et jouit d'une énorme popularité dans l'opinion. Mais, en dépit de ses déclaration de fidélité au pacte de Varsovie, il doit faire face à de violentes critiques de l'URSS et de ses alliés. Après une réunion avec les Soviétiques à Čierna nad Tisou (29-31 juillet), il pense avoir désarmé leur hostilité à la tentative de libéralisation du régime (→ printemps de Prague).
3. La chute
Mais ce cours nouveau est brusquement arrêté par l'invasion des troupes de cinq pays membres du pacte de Varsovie dans la nuit du 20 au 21 août. Dubček est arrêté, envoyé en Union soviétique. La résistance de la population oblige les autorités soviétiques à traiter avec lui, mais il doit signer, le 26 août, les accords de Moscou. Malgré l'appui de l'opinion, il ne peut arrêter la normalisation. Le 17 avril 1969, il est remplacé par Husák au poste de premier secrétaire du parti.
Chassé du Présidium (septembre 1969), Dubček est employé pendant une vingtaine d'années au ministère des Eaux et Forêts à Bratislava. Il ne revient sur la scène politique qu'en 1989 sous la poussée de la « révolution de velours » et préside, de décembre 1989 à juin 1992, l'Assemblée fédérale.
Pour en savoir plus, voir l'article Tchécoslovaquie.