protéinurie
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Présence de protéines dans les urines.
Le taux de protéines dans les urines est normalement très faible, inférieur à 50 milligrammes par 24 heures, et ne peut être détecté par les méthodes de recherche conventionnelles ; aussi dit-on qu'à l'état normal il n'existe pas de protéinurie.
1. Les causes d'une protéinurie
La protéinurie peut avoir de nombreuses causes. Une protéinurie abondante (supérieure à 3 grammes par 24 heures) traduit le plus souvent une maladie glomérulaire (glomérulopathie). Les protéinuries inférieures à 2 grammes par 24 heures sont plutôt en relation avec des maladies tubulaires ou interstitielles (néphrite tubulaire ou interstitielle). D'autre part, une protéinurie peut être également symptomatique d'une atteinte rénale liée à l'hypertension artérielle. Chez la femme enceinte (→ grossesse), elle peut annoncer une néphropathie gravidique.
Pour en savoir plus, voir les articles protéinurie orthostatique, rein.
2. Les symptômes et les signes d'une protéinurie
La protéinurie, autrefois improprement appelée albuminurie, se manifeste, lorsqu'elle est abondante, par un syndrome néphrotique (œdèmes des jambes et du visage, diminution du taux de protéines dans le sang). Dans les autres cas, elle ne se traduit par aucun symptôme.
3. Le diagnostic d'une protéinurie
Des bandelettes réactives que l'on trempe dans les urines fraîchement recueillies permettent de mettre en évidence une protéinurie (→ bandelette urinaire). La réaction est positive lorsque la coloration de la bandelette passe du jaune au vert. Selon l'intensité du vert, on peut grossièrement évaluer la quantité de protéines présentes dans l'urine.
Le dosage en laboratoire permet de quantifier la protéinurie et de l'exprimer en grammes par litre d'urine ou, mieux, en grammes par jour, quand on connaît le volume d'urine émis pendant 24 heures (→ dosage biologique).
L'électrophorèse permet de connaître la nature des protéines présentes dans l'urine (→ électrophorèse). Il s'agit le plus souvent d'albumine : on parle alors de protéinurie sélective ; s'il s'agit d'un mélange d'albumine et d'autres protéines, les globulines, on parle de protéinurie non sélective. Dans certaines maladies comme le myélome multiple, on détecte une protéinurie particulière dite de Bence-Jones ; celle-ci se caractérise par la présence de fragments (chaînes légères) d'immunoglobulines.
Des examens complémentaires permettent de préciser la nature exacte de l'atteinte rénale révélée par une protéinurie. Souvent, une biopsie rénale est nécessaire, en particulier quand la protéinurie est très abondante (plusieurs grammes par 24 heures).
4. Le traitement d'une protéinurie
Une protéinurie, lorsqu'elle n'entre pas dans le cadre d'un syndrome néphrotique, ne nécessite ni traitement ni régime : il est inutile de réduire les apports alimentaires en protéines. La maladie en cause doit, en revanche, être soignée.