tissu
ancien français tissu, de tistre, tisser, du latin texere
Surface obtenue par l'assemblage régulier de fils ou de fibres, disposées en deux séries croisées à angle droit.
TEXTILES
Le tissu est constitué de deux éléments : la chaîne (l'ossature), dont les fils ont la longueur de la pièce, et la trame, dont les fils viennent croiser régulièrement les fils de la chaîne, suivant l'armure désirée, en un mouvement de va-et-vient. Du nombre des fils de chaîne et de trame employés au centimètre ainsi que de la qualité des matériaux dépend la contexture d'un tissu. C'est ainsi que sont obtenus une grande variété de tissus : taffetas, toile, sergé, satin, damas, brocarts, lampas, velours, etc.
L'Italie joue un rôle prépondérant dans la transmission des connaissances entre l'Orient et l'Occident, dont toutes les soieries, jusqu'au xiie s., sont importées. C'est par les Arabes, présents en Sicile, que formules et décors orientaux parviennent en Italie ; des ateliers (Lucques, Venise, Florence, Sienne, etc.) sont ouverts dès la fin du xiiie s. et créent bientôt leur propre style. En France, l'industrie soyeuse est implantée par Louis XI, mais ne connaît un certain succès à Lyon qu'à partir de François Ier et surtout de Colbert, qui organise les manufactures. À Saint-Maur, près de Paris, Marcellin Charlier tisse brocarts et velours pour Louis XIV. Les soieries, ou velours, sont alors caractérisées par un motif floral stylisé. Sous Louis XVI, Ph. de La Salle réalise de superbes tentures, et J. Pillement (1728-1808) fournit de nombreux dessins où les chinoiseries se mêlent aux fleurs fantastiques. J.-F. Bony, fournisseur de l'Empereur, travaille pour les palais impériaux et attache son nom à l'art de la broderie. À cette même époque, Jacquard expose sa première mécanique. Un renouvellement de la création est dû aux mouvements Art nouveau et Art déco (Mucha, Iribe pour la première période, É. Bénédictus, Süe et Mare, R. Bonfils pour la seconde). S. Delaunay et R. Dufy, attirés par la technique de l'impression, créent pour la mode et l'ameublement.
Rivale de la soierie depuis la fin du xviie s., la toile imprimée importée des Indes (indienne et perse), suscite l'engouement général. L'interdiction d'importer puis d'imprimer en France dura jusqu'en 1759, date à laquelle Ch. Ph. Oberkampf s'installa à Jouy-en-Josas et s'entoura des meilleurs dessinateurs, dont J.-B. Huet. À la même époque, d'autres manufactures s'installèrent à Nantes, Rouen, Bolbec, Mulhouse, etc. Les toiles imprimées d'Alsace perpétuent, de nos jours, cette technique.
Pour en savoir plus, voir l'article textile.