instrument de musique
Tout objet, brut ou fabriqué, capable de produire des sons utilisés à des fins musicales.
MUSIQUE
Accompagnant ou remplaçant la voix, la plupart des objets fabriqués par l'homme pour produire des sons musicaux ont pris naissance chez les peuples orientaux de la plus haute Antiquité (rhombe, lyre, harpe, cloches, flûtes). Cependant, le Moyen Âge européen est resté la grande époque de l'élaboration des instruments de musique. Tous les procédés fondamentaux de résonances connus et employés depuis l'Antiquité sont alors repris (percussion ; frottement, pincement ou percussion de cordes ; insufflation d'air). La Renaissance et le xviie s. porteront la plupart d'entre eux à leur stade d'évolution actuel. À quelques exceptions près (invention du pianoforte et du saxophone), ils ne seront plus qu'améliorés aux xviiie et xixe s. On crée, au xxe s., des instruments électriques et électroniques adaptés aux besoins de nouvelles interprétations et aux nouvelles compositions.
Face à la diversité des instruments de musique, il s'est avéré indispensable de mettre au point une classification normalisée qui permette à tous les spécialistes d'adopter un vocabulaire commun. En 1914, les ethnomusicologues Curt Sachs et Erich von Hornbostel ont élaboré une classification, aujourd'hui universellement admise, qui repose sur le mode de vibration comme élément premier, puis sur les traits secondaires, la forme notamment. (Les instruments qui ressortissent aux cultures traditionnelles sont étudiés dans le cadre de l'ethnomusicologie.). Cette classification est la suivante.
Instruments à cordes (cordophones)
Ils comprennent les instruments à cordes frottées, soit par un archet (famille des violons), soit par une roue (vielle à roue) ; les instruments à cordes pincées, par les doigts, sans manche (lyre et harpe), avec manche (luth et guitare), ou par un mécanisme (épinette, clavecin) ; les instruments à cordes percutées, à la main (cymbalum) ou par un mécanisme (clavicorde, piano).
Instruments à air (aérophones)
Ils comprennent les instruments à encoche, latérale ou biseautée (flûte) ; les instruments à anches simples ou doubles (hautbois, clarinette, etc.) ; les instruments à embouchure, naturels (trompe de chasse) ou chromatiques à coulisse, à clefs ou à piston (trombone, flûte traversière, cornet à pistons) ; les instruments à clavier (orgues, harmonium), le son étant produit par des tuyaux groupés en jeux puis transmis par l'intermédiaire d'une soufflerie.
Instruments à membrane (membraphones)
Ce sont surtout des tambours, dont la caisse est plus ou moins tubulaire (cylindrique, conique, en tonneau, en sablier, en gobelet, etc.), hémisphérique (timbales), ou constituée d'un cadre (tambour de basque). Sont considérés ensuite d'autres éléments comme le mode de fixation de la peau (collée, lacée, clouée, cerclée), la façon de frapper l'instrument et la matière de la caisse.
Instruments sans membranes (idiophones)
Ils sonnent par eux-mêmes, sans le secours de cordes ou de membranes. Ils peuvent être excités principalement par percussion (xylophone, cloche), par entrechoc (cymbales), par secouement (hochet) ou par raclement (crécelle).
Instruments électriques et électroniques
À ces différentes familles s'ajoutent aujourd'hui les instruments électriques (guitares, violons), qui sonnent par l'intermédiaire d'un ou de plusieurs amplificateurs, l'orgue électronique, les ondes Martenot, le piano et les claviers électroniques et, enfin, le synthétiseur, réunissant un clavier de commande et un générateur de sons. Ces instruments reproduisent les sonorités d'instruments acoustiques par synthèse ou par échantillonnage de sons préenregistrés (orgue, piano), possèdent leur propre timbre (ondes Martenot) ou bien offrent au musicien la possibilité de modifier ou de créer ses propres sons (synthétiseur).