house music

(mots anglais, de Warehouse, l'Entrepôt, nom d'un club de Chicago [où est née cette musique])

Courant musical apparu aux États-Unis au début des années 1980, influencé notamment par la culture musicale noire américaine, le disco et le pop, et dont les airs, utilisés pour danser, sont créés à l'aide d'un sampler à partir d'éléments sonores préexistants et de sons et rythmes électroniques.

Un nouveau son

Fer de lance de la culture dance music, la house est née à Chicago au début des années 1980, lorsque les DJ noirs, tels Frankie Knuckles ou Farley « Jackmaster » Funk, se mirent à sortir sous forme de maxi 45 tours leurs mixes de pop synthétique européenne et de soul afro-américaine. Le terme « house » vient de la fameuse discothèque de Chicago, la Warehouse (l'Entrepôt), où le DJ Frankie Knuckles enflammait les foules chaque week-end. La house concasse toutes les tendances qu'elle digère : boîtes à rythme, samplers, boîtes d'effets, sifflets, bruits de train entrant en gare (la « signature sonore » de Knuckles), voix de Martin Luther King, lignes de basse détournées de vieux maxis disco obscurs, influence de Kraftwerk et Depeche Mode … Le son de la house, c'est tout cela à la fois, sur un tempo 4/4 au pied de batterie surpuissant. La presse européenne découvre le mouvement house en 1986, quand sortent les premières compilations des labels leaders de la « Windy City », DJ International et Trax Records. Le son du moment, titre le NME anglais. Le meilleur beat pour les clubs, répond Melody Maker.

House, acid house et techno

Les premiers hits radio font leur apparition : en Angleterre, Love Can't Turn Around de Farley « Jackmaster » Funk entre dans le Top 10 en août 1986, et, en janvier 1987, Jack Your Body de Steve « Silk » Hurley atteint le № 1 des pop charts, symbolisant l'éclosion commerciale d'une musique sortie de l'underground. En 1988, le prolongement de cette musique house tendant vers le mysticisme catholique (voir des airs tels que Promised Land de Joe Smooth) vire à la décadence : l'acid house, symbolisée en Grande-Bretagne par le logo « smiley » (une tête ronde, jaune et souriante), évoquant l'ecstasy, la drogue de synthèse qui accompagne cette nouvelle vague britannique dont les héros se nomment Jolly Roger, D-Mob, S-Express ou Bomb The Bass.

Quelques années après Chicago, c'est à Detroit que l'on entendra les sons du futur avec l'apparition de la techno dans cette métropole vouée à l'automobile aussi triste et froide que la capitale de l'Illinois. Encore plus oppressante et métronomique que la house (qui fut conspuée avec constance par les critiques musicaux officiels), la techno marquait une nouvelle étape dans la robotisation de la scène dance, trouvant en Europe (Hollande, Allemagne, France) un écho que la house n'a rencontré en son temps que de façon sporadique.