acid-house music
(anglais, de acid, LSD, et house music)
Nom donné en Angleterre, à partir de 1988, à un nouveau courant avant-gardiste et électronique de la dance music caractérisé par une sonorité aiguë et stridente.
Les origines
Pour comprendre l'apparition en 1988 de l'acid house, sous-genre de la house music, il faut se replacer dans le contexte des années 1980 à Londres. Entre une new wave qui n'en finit plus d'agoniser et un renouveau du funk, il n'y a plus de musique britannique de pointe. Depuis 1986, la house de Chicago est devenue prédominante dans l'underground : les shows radio de Jazzy M. (sur la station pirate LWR), les soirées secrètes (Schoom, Spectrum, The Trip) et, bientôt, l'apparition de maxis réalisés en Angleterre même sont autant d'éléments de la vitalité house dans un univers musical conditionné par le rock. Cette musique se caractérise par une sonorité particulièrement aiguë et stridente obtenue grâce à un nouvel appareil, la TB 303. L'apparition de l'ecstasy (drogue à base de MDMA, également nommée « pilule de l'amour ») est le détonateur de la vague acid house britannique. La censure s'affole : après le triomphe de We Call It Acieed de D-Mob, en octobre 1988 (Top 3 anglais), la BBC interdit les disques contenant les mots « ecstasy » ou « acid ». Des chansons comme Acid Man de Jolly Roger sont bannies des ondes. La presse tabloïde fustige cette « musique de drogués » et les « raves », ces soirées souvent clandestines où la house se déchaîne durant huit heures de danse non-stop.
Une galaxie de sous-genres
Rhythm King sera le premier label à symboliser l'autonomie house de l'Angleterre, à l'ombre du grand frère américain. Son catalogue incluait alors S-Express (№ 1 des charts en 1988 avec Theme From S-Express), les Beat Masters (Rok Da House, mélange house-rap qui fut le générique de l'émission de télévision française Ciel ! mon mardi) et Baby Ford (Oochy Koochy (F.U. Baby Yeah Yeah), maxi 45 tours aux basses subsoniques qui ont fait sauter la sono de plus d'un club). Sur le canevas house, des dizaines de sous-genres se créent alors : on parle de balearic beat lorsque sort le Jibaro d'Electra (groupe du D.J. Paul Oakenfold, qui remixera les chansons rock des Happy Mondays pour en faire des hymnes dance), de Deep House, avec le Promised Land de Joe Smooth … Bref, la dance devenue adulte se divise en microcourants, jusqu'à l'ambient de 1993 et la jungle de 1994. Le « smiley », logo souriant emprunté aux sixties par la génération acid house en 1988, est désormais entré dans l'histoire de la club culture anglaise.