dance music
(mots anglais signifiant « musique dansante »)
Terme générique apparu au milieu des années 1980 pour désigner tous les rythmes qui viennent du disco et destinés à pousser leurs auditeurs sur la piste de danse par la prédominance du beat.
Un enfant du disco
Terme générique assez vague, le mot « dance music » devient, au milieu des années 1980, l'appellation désignant les rythmes enfantés par le disco et toute la culture ludique d'un genre musical principalement basé sur le tempo. La vague disco, née vers 1976-1977 avec des artistes tels que Cerrone, Giorgio Moroder ou Donna Summer et des films tels que la Fièvre du samedi soir, est d'abord une mode « honteuse », conspuée par la critique musicale. C'est avec la généralisation de l'usage des synthétiseurs et l'apparition de la house music (venue de Chicago), au milieu des années 1980, que le terme prendra tout son sens, fédérant une nouvelle vague de producteurs formés à l'école des clubs : les DJ de Chicago tels que Farley « Jackmaster » Funk ou Frankie Knuckles deviennent les nouvelles stars d'une musique qui lutte contre le star-system.
Du disco à la techno
Traumatisées par la disgrâce du disco, la house et, par la suite, la techno (née à Detroit vers 1988) restent des musiques sans visages, abstraites. La techno, dont les initiateurs sont des jeunes Noirs de Detroit fascinés par Kraftwerk (dont Juan Atkins, Derrick May, Kevin Saunderson), gagne l'Europe en parallèle avec la vague anglaise de l'acid house en 1988. Dance music rime alors avec ecstasy (« la » drogue des années 1990), du moins selon la presse à scandale anglaise, qui s'acharne sur les « rave parties », soirées clandestines où l'on écoute à haut volume de la musique répétitive.
Sans le support des mots, la techno rassemble une nouvelle génération de noctambules avec une production qui s'internationalise. Des labels se créent en Hollande (R&S Records), en Allemagne, en France (F. Communications), des réseaux se forment, sur le modèle de la scène alternative ou rap.
Eurodance et dance music ethnique
Dès le début des années 1990, la dance music, devenue phénomène de masse, génère une production bon marché à l'usage des jeunes. Ce que l'on nomme vite « eurodance » a des héros, qui sont autant de simulacres dissimulant des producteurs italiens ou allemands qui placent des mannequins en couverture des disques. Capella, Confetti's, 2 Unlimited, Corona : des clones jetés en pâture aux ados qui assistent en masse à des cérémonies telles que Dance Machine à Bercy, gigantesque plateau d'artistes dance filmés en simultané pour diffusion sur la chaîne de télévision M6. Si la musique garage, typiquement new-yorkaise et héritière du disco des années 1970, reste l'un des derniers genres de la dance music réellement vocal, on remarque que, par le biais des remix – une pratique devenue courante pour la majorité des artistes populaires – , la dance est un genre qui a touché l'ensemble de la musique populaire.
La dernière trouvaille en la matière est la dance music « ethnique » : recyclage de chants tribaux (indiens, lapons, amazoniens) par des remixers prestigieux : William Orbit et les Indiens d'Amérique, ou Youth (l'ancien bassiste de Killing Joke devenu producteur de Goa Trance) samplant les chants amazoniens.