ferronnerie
(ancien français ferron, marchand de fer)
Partie des arts décoratifs qui concerne le travail du fer.
Origines
Parmi les premiers témoignages de l’art de la ferronnerie, les pièces produites par les Celtes démontrent à quel point, plus que les peuples méditerranéens, ceux-ci excellent dans le travail de la forge. En France, les tout premiers ouvrages conservés datent du xie s. et révèlent quant à eux une technique aboutie, sûrement fondée sur une tradition. De beaux exemples de cette période se retrouvent ainsi dans les pentures de la cathédrale du Puy (fin du xie s.) ou dans la grille du cloître de l’édifice (xiie s.).
Comme tous les métiers d'art, la ferronnerie évolue vers la commodité, abandonnant un peu de ses caractères originaires de franchise, de parfaite cohérence des formes et de la technique de base. Ainsi, les ornements de tôle repoussée, fixés à l'aide de rivets, apparaissent au xve s. pour remplacer les ornements étampés.
xvie et xviie s.
Une éclipse se produit en France au xvie s. dans l’art de la ferronnerie alors que celui-ci continue de s'épanouir avec exubérance en Italie ou en Allemagne du Sud comme le montre la grille du tombeau de Maximilien à Innsbruck (1568), que viennent animer motifs floraux, cartouches et angelots. L'Espagne fait preuve d’une vitalité similaire visible dans les riches clôtures d'églises à balustres ou les grilles de fenêtres. Le xviie s. français donne quant à lui des rampes d'escalier et des balcons. Il passe de la pauvreté à une simplicité majestueuse, avec l'exception des deux somptueuses portes du château de Maisons (vers 1642), où des pièces fondues côtoient les éléments forgés.
xviiie s.
Le chef-d'œuvre du style rocaille est l'ensemble de la place Stanislas à Nancy (1750-1758), par J. Lamour, aux gracieux ornements de cuivre doré sur une trame d'une élégance beaucoup plus classique et retenue que les œuvres contemporaines du rococo allemand (grilles du château de Würzburg, ou celles, simulant une perspective, de l'église Saint Ulrich d'Augsbourg). Le style Louis XVI donne de remarquables compositions aux fers polis (grilles du Palais de Justice de Paris, 1785), avec lesquelles contraste la décadence du xixe s., due à la préférence des architectes néoclassiques pour les balustrades de pierre, puis à la généralisation des éléments de série en fonte.
L’Art nouveau
Une renaissance, à laquelle a préludé l'action de Viollet-le-Duc, se produit à l'époque de l'Art nouveau grâce au goût pour le métal – toujours docile aux caprices de la ligne – de Gaudí (maison Vicens, 1878 ; balcons aux formes d'algues emmêlées de la maison Milá, 1906), de Guimard, d'Horta ou de Majorelle.