Portugal : activités économiques
Avec une très faible croissance depuis 2002 et de fortes récessions (2009 et 2011 – 2013), une balance commerciale structurellement déficitaire depuis des décennies, une dette publique et un déficit budgétaire en augmentation – alors que le pays, respectant les critères de convergence de Maastricht, était parmi les « bons élèves » de l'UE –, l'économie portugaise était depuis la crise de 2008, dans une situation fragile malgré les divers plans de rigueur instaurés depuis 2010. La demande extérieure et les investissements provenant de son voisin et principal partenaire commercial, l'Espagne, avaient chuté, fragilisant encore plus la santé économique du pays. À partir de 2011, la crise s'aggravant, l'aide du FMI et de l'UE a dû être sollicitée et la priorité a été donnée aux restrictions budgétaires (baisse des salaires des fonctionnaires, plafonnement des aides sociales, baisse des retraites, prolongation de la journée de travail dans le secteur privé, augmentation de la TVA dans la restauration…), ce afin de réduire le déficit public, qui a été ramené de 11,2 % en 2010 à 1,9 % en 2016 et 0,4 % en 2018. Parmi les vulnérabilités du pays figurent le poids des industries traditionnelles (textile, cuir), menacées par la concurrence de la Chine (qui les incite cependant à se moderniser), et la forte dépendance à l'importation d'hydrocarbures. En revanche, les énergies renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire, notamment) tiennent une place croissante, fournissant plus de 60 % de son électricité (2022) et représentant plus de 30 % de la consommation finale d'énergie. Un des plus vastes parcs éoliens d'Europe fournit ainsi environ 25 % de l'électricité du pays, qui vise à long terme l'exportation de cette technologie. Le pays abrite également la seconde plus grande centrale solaire au monde et la production de ce type d'énergie a fortement augmenté depuis dix ans. Fer de lance de l'économie, les exportations ont profité de la reprise au sein de la zone euro et le tourisme, pilier du secteur tertiaire, est en bonne santé. Le Portugal s’affranchit de la tutelle de ses créanciers en mai 2014, tandis que depuis son accession au pouvoir en novembre 2015, le nouveau gouvernement de gauche, reconduit en 2019, infléchit la politique d'austérité tout en respectant les engagements européens du pays et en favorisant son redressement économique. La reprise se confirme avec un taux de croissance de 3,5 % en 2017grâce, surtout, à un rebond de la consommation et des exportations, le commerce extérieur dégageant pour la première fois un excédent entre 2013 et 2019. En diminution, le chômage est ramené en dessous de 7% en 2019–2021 (6 % en 2022) mais frappe particulièrement les jeunes (19 % en 2022). Le Portugal n'échappe cependant pas au ralentissement de l'économie européenne et mondiale avant de connaître une récession de plus de 8 % en 2020 à la suite de la crise économique due à la pandémie de Covid–19, qui frappe tout particulièrement le tourisme. La situation sanitaire se dégrade à la fin de l'année, obligeant le gouvernement à imposer, comme dans d'autres pays européens, de nouvelles mesures de confinement en janvier 2021 avant une campagne de vaccination massive de la population. Huitième bénéficiaire du plan de relance européen, le pays connaît une forte reprise en 2021–2022 etla croissance est estimée à 2,2 % en 2023.
● agriculture : 5,2 %
● mines et industries : 23,9 %
● services : 70,9 %
● agriculture : 1,85 %
● mines et industries : 18,6 %
● services : 79,55 %
1. L'agriculture
L'agriculture occupe 12 % des actifs. Les petites exploitations de polyculture (maïs, pomme de terre, vin) du Nord s'opposent à celles du Sud, très étendues (céréales, élevage ovin et bovin). La pêche reste active et le pays exporte du vin, des légumes et des fruits. Le pays importe notamment des céréales (blé et maïs) et du soja. Certains secteurs sont encore florissants, mais à faible valeur ajoutée : le vin (10e rang mondial, le vin de Porto réalisant les deux tiers des exportations vinicoles), le liège, dont le Portugal reste le premier producteur mondial (50 % de la production totale), et le bois.
2. L'industrie et les services
L'économie portugaise s'est fortement « déruralisée », « tertiairisée » et modernisée au cours de ces deux dernières décennies, rattrapant une partie des retards que le régime salazariste avait largement contribué à creuser pendant sa phase « autarcique » (jusqu'à la fin des années 1950). La modernisation de l'économie a largement bénéficié de l'adhésion à l'Europe communautaire. Grâce aux aides et aux fonds structurels européens, le Portugal a pu développer et transformer ses infrastructures (voies de communication, transports, logements). Pays le plus pauvre de la Communauté européenne lors de son adhésion, en 1986, le Portugal a connu un essor économique sans précédent. Les privatisations menées à partir de 1989 dans l'industrie, le secteur des banques et des assurances, puis dans les télécommunications et l'énergie ont favorisé l'émergence d'un marché financier dynamique, encouragé également par la déréglementation financière, la suppression du contrôle des changes et de l'encadrement du crédit. Les investissements étrangers ont fortement progressé, notamment en provenance de l'Espagne, de la Grande-Bretagne et de la France.
Le secteur industriel emploie 31 % des actifs. Le textile (confection) vient en tête avec le quart des emplois industriels, mais il est pénalisé par la taille réduite des entreprises, la sous-capitalisation et la concurrence de la Chine. Des secteurs à forte valeur ajoutée sont en plein essor (machines-outils, électronique, plastique). La métallurgie, le montage automobile, le travail du cuir et du bois et l'agroalimentaire figurent parmi les autres activités industrielles.
Le Portugal occupe la sixième place européenne en matière d'électricité produite par des éoliennes (après l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la France et la Grande-Bretagne). Un des plus vastes parcs éoliens d'Europe fournit environ 10 % de l'électricité du pays. Le Portugal abrite également la seconde plus grande centrale solaire au monde. 30 % de l'énergie électrique est d'origine hydraulique.
Les services (57 % des actifs) accordent une place importante au tourisme (7 millions de visiteurs en 2011 contre 2,7 millions en 1980). Le taux de chômage s'est accru (15 % en 2013) et l'inflation atteint près de 3 %. Le Portugal a pleinement profité de son intégration dans l'Union européenne, qui a favorisé son « décollage » économique, mais il respecte avec difficulté le niveau de déficit accepté dans le cadre du traité de Maastricht. Il commerce avec les pays de l'Europe et avec les États-Unis, qui ont une place importante dans les importations. Les importations dépassent de loin les exportations et les envois des émigrés ne suffisent pas à équilibrer la balance des paiements. Enfin, le Portugal demeure totalement dépendant de ses importations pour ses matières premières minérales et énergétiques, notamment pour les hydrocarbures. Solidement arrimé à l'Europe communautaire avec laquelle il réalise les trois quarts de ses échanges commerciaux, le Portugal a fait de l'intégration européenne son objectif principal.
3. Les difficultés actuelles
Avec une très faible croissance depuis 2002, un déficit commercial structurellement déficitaire et un déficit budgétaire en augmentation – alors que le pays, respectant les critères de convergence de Maastricht, était parmi les bons élèves de l'Union européenne –, l'économie portugaise est, depuis la crise de 2008, dans une situation critique malgré les divers plans de rigueur instaurés en 2010 et 2011. La demande extérieure et les investissements provenant de son voisin et principal partenaire commercial, l'Espagne, ont chuté, aggravant la santé économique du pays, déjà fragilisé par la baisse à l'exportation de certains produits agricoles comme le vin de Porto. Les restrictions budgétaires (baisse des salaires des fonctionnaires, plafonnement des aides sociales, baisse des retraites, prolongation de la journée de travail dans le secteur privé, augmentation de la TVA dans la restauration) ont pour but de maintenir le déficit public sous la barre des 5 %.
4. Les sites du Portugal classés à l'Unesco
Plusieurs sites du Portugal sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco :
– Lisbonne : monastère des Hiéronymites et tour de Belém ;
– Porto : centre historique ;
– Évora : centre historique ;
– Guimarães : centre historique ;
– Sintra : paysage culturel ;
– Tomar : couvent du Christ ;
– monastère de Batalha ;
– monastère d'Alcobaça ;
– Elvas : ville de garnison frontalière et ses fortifications ;
– université de Coimbra – Alta et Sofia ;
– vallée de Côa et de Siega Verde : sites d’art rupestre préhistorique ;
– Alto-Douro : région viticole ;
– Açores : centre d'Angra do Heroismo ;
– Açores : île du Pico : paysage viticole ;
– Madère : forêt laurifère.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique du Portugal et population du Portugal.