Portugal : population
La population a vu son profil se modifier profondément : le taux de natalité (8 ‰), longtemps élevé, a fortement baissé et est aujourd'hui l'un des plus faibles de l'Europe de l'Ouest ; la croissance naturelle est négative, entraînant un vieillissement de la population. Après avoir connu dans les années 1960 une émigration massive, notamment vers la France, le Portugal tend à devenir aujourd'hui un pays d'immigration. La population est concentrée surtout dans les régions côtières (sauf dans le Sud, où les densités restent faibles), l'émigration ayant vidé l'intérieur. La capitale, Lisbonne, regroupe plus du quart de la population totale du pays. Avec 1,3 million d'habitants, Porto est la grande agglomération du nord du pays.
● moins de 15 ans : 13 %
● 15-65 ans : 63 %
● plus de 65 ans : 24 %
● hommes : 78 ans
● femmes : 84 ans
En 2013, la population était évaluée à 10,6 millions de personnes, soit une densité moyenne de 116 habitants par km2. Peuplé de 4 188 000 habitants en 1864, lors du premier recensement officiel, le Portugal en comptait 8 889 000 un siècle plus tard, en 1960. Mais les guerres coloniales et l'émigration massive des années 1960, notamment vers la France, se sont traduites par une nette diminution de la population jusqu'en 1973. De 1974 à 1976, avec le renversement de la dictature et la décolonisation, le retour de nombreux émigrés et celui des quelque 500 000 retornados des anciennes colonies africaines ont entraîné une augmentation notable du nombre d'habitants. Depuis 1977, celui-ci tend désormais à stagner. Aux phases de légère croissance (1977-1985, 1992-1994) succèdent des phases de sensible diminution (1986-1991, depuis 1995), liées principalement aux flux migratoires, où l'immigration joue un rôle croissant. Le taux de natalité a fortement baissé, passant depuis le début des années 1960 de 24 à 10 ‰. Le taux de mortalité est resté relativement stable (autour de 10 ‰), mais le taux de mortalité infantile a considérablement diminué, passant de près de 80 ‰ à 4 ‰. L'espérance de vie à la naissance a donc nettement augmenté, s'établissant à 78 ans. L'indice de fécondité, naguère l'un des plus élevés d'Europe (3,5 enfants par femme en 1960) avec celui de l'Irlande, est aujourd'hui de 1,3 enfant par femme, c'est-à-dire inférieur à la moyenne européenne. On observe donc une rapide « européanisation » des indicateurs démographiques portugais, comme le confirment la réduction de la taille des familles (de 4 à 3 personnes), l'augmentation du nombre des divorces, celle des naissances hors mariage ou encore celle des mariages non religieux (ceux-ci représentaient, en 1994, 30 % du nombre total des mariages, contre 9 % en 1960).
Le vieillissement de la population portugaise constitue l'un des faits démographiques les plus marquants de ces deux dernières décennies. Les plus de 60 ans représentent désormais 23 % de la population totale. Les moins de 15 ans ne représentent plus que 15 % de la population.
Ces données brutes masquent, toutefois, de profondes disparités régionales entre, d'une part, un Nord et des zones littorales fortement peuplés et, d'autre part, un Sud et un arrière-pays en voie de dépeuplement et de vieillissement, notamment en Alentejo. Quant aux régions autonomes des Açores et de Madère, elles continuent d'afficher des taux de natalité et une proportion de jeunes supérieurs à la moyenne nationale. Au total, la stagnation de la population portugaise n'est tempérée que par l'essor de l'immigration en provenance, notamment, des anciennes colonies africaines (Cap-Vert principalement) et par la fin de l'émigration massive des années 1960, voire par l'augmentation des retours au pays des émigrés ayant naguère quitté le sol national. Le Portugal n'est plus un pays d'émigration, même si près de 4 millions de ses ressortissants sont encore disséminés sur tous les continents. En revanche, il tend à devenir un pays d'immigration, fait radicalement nouveau dans sa longue histoire, notamment de population en provenance des pays d'Europe centrale et orientale, dont l'Ukraine.
L'urbanisation, souvent mal appréciée dans les statistiques officielles, s'est fortement accélérée. La population résidant dans les agglomérations de plus de 10 000 habitants a plus que doublé : elle représente désormais la moitié de la population totale contre seulement un quart au début des années 1960.
Lisbonne et Porto concentrent, quant à elles, près de 40 % de la population du pays.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique du Portugal et activités économiques du Portugal.