C.I.S.L.

sigle de Confédération internationale des syndicats libres

Organisation syndicale internationale, créée au congrès de Londres en 1949.

Issue d'une scission de la Fédération syndicale mondiale (F.S.M.), elle rassemble des confédérations nationales favorables au plan Marshall, et hostiles au communisme mondial. À ces confédérations syndicales de la plupart des pays d'Europe occidentale (Allemagne fédérale, France [avec la C.G.T.-F.O.], Grande-Bretagne, Scandinavie, Bénélux…), d'Australie, des États-Unis avec le CIO, vient s'ajouter la puissante AFL qui va imposer sa marque sur l'orientation de la nouvelle confédération. En effet, même si des points de vue différents se font entendre au sein de la C.I.S.L., c'est la ligne proposée par l'AFL, et caractérisée par une hostilité sans faille au communisme soviétique, qui l'emporte. Pendant plus d'une décennie, la C.I.S.L. est ainsi amenée à combattre les syndicats les plus progressistes et à approuver, à la suite de l'AFL, des pratiques nettement antisyndicales dans plusieurs parties du monde. À l'encontre de cette politique, des critiques de plus en plus vives de la part des syndicats britanniques, allemands et scandinaves se font jour au cours des années 1960. Aussi, en désaccord avec une évolution qu'elle est incapable de contrecarrer et qui vise à substituer à une stratégie quasi exclusivement politique une stratégie plus spécifiquement syndicale, l'AFL-CIO quitte la C.I.S.L. en 1969. Lorsqu'elle réintègre l'organisation en 1982, elle ne retrouve plus l'influence qui a été la sienne dans les années 1950.

À compter des années 1970, en effet, la C.I.S.L. se positionne clairement face aux sociétés multinationales et en faveur des syndicalistes persécutés de tous les pays, y compris de ceux de la sphère d'influence occidentale. Au congrès d'Oslo de 1983, la C.I.S.L. demande tout à la fois le retrait des missiles soviétiques et l'arrêt du déploiement des missiles américains malgré l'opposition de l'AFL-CIO. Désormais dominée par les confédérations syndicales d'orientation socialiste réformiste, la C.I.S.L. continue à apporter son soutien à la construction européenne et entretient de bons rapports avec la Confédération mondiale du travail (C.M.T.). Dans les années 1990, elle apparaît comme une structure particulièrement attractive pour les syndicats de l'Europe de l'Est après l'effondrement des régimes communistes (1989-1951). Depuis sa création, ses effectifs n'ont cessé de croître, passant de 52 millions d'adhérents en 1951 à plus de 155 millions dans les années 2000. Le 31 octobre 2006, la C.I.S.L. et la C.M.T. s'autodissolvent pour fonder, avec le concours de confédérations jusqu'à présent non affiliées, la Confédération syndicale internationale (C.S.I.).