On, sens indéfini (= quelqu'un, tout le monde, quiconque) : on a volé trois tableaux au musée municipal ; on croit à tort que c'est facile ; ce n'est pas ce que je voulais dire, on l'aura compris. Emploi usuel et correct.
Dans cet emploi, on est repris par se, soi dans une même proposition : comme on se retrouve ! ; on ramène tout à soi. « On a souvent besoin d'un plus petit que soi » (La Fontaine). - Il peut également être repris par nous ou par vous dans une proposition différente : « Qu'on hait un ennemi quand il est près de nous » (Racine). « Quand on se plaint de tout, il ne vous arrive rien de bon » (J. Chardonne).
Le possessif correspondant est son, sa, ses : on arrive, on accroche son manteau ou sa veste et on salue ses collègues.
On employé pour nous :on est allés au cinéma avec des amis ; nous, on n'est pas d'accord. Emploi très courant dans l'expression orale non surveillée.
recommandation :
Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer nous : nous sommes allés au cinéma avec des amis ; nous, nous ne sommes pas d'accord.
Dans l'emploi familier, le possessif correspondant est notre, nos : on s'est occupé de notre jardin et de nos fleurs.
On employé pour tu ou pour vous : « Eh bien ! petite, est-on toujours fâchée ? » (G. de Maupassant). Emploi courant dans l'expression orale et impliquant un certain degré de familiarité entre la personne qui parle et celle à qui elle s'adresse. Peut également marquer la condescendance ou le mépris : alors, on a voulu faire le malin ?
remarque
Nous connaît un emploi comparable. → nous
Le possessif correspondant est son, sa, ses : alors, on est tout seul, on fait son repassage, sa popote, ses petites courses ?
On employé pour je :on a tenté dans le présent ouvrage de brosser un tableau d'ensemble de l'économie contemporaine. C'est le on de modestie, utilisé surtout dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit.
remarque
Nous connaît un emploi comparable. → nous
Le on de modestie est parfois utilisé par plaisanterie dans l'expression orale courante : « Tu sais qui a dit ça ? - Qu'est-ce que tu crois, on a des lettres ! » - Le possessif correspondant est son, sa, ses : « Il paraît que tu les as beaucoup impressionnés. - Eh oui, on fait toujours son petit effet ! »
On / l'on.
Dans l'expression soignée, l'on remplace on pour des raisons d'euphonie après et, ou, où, que, à qui, à quoi, si : savoir où l'on va; si l'on considère ce à quoi l'on doit s'attendre.
Mais l'on doit être remplacé par on dans le cas d'allitérations peu élégantes : si on le lui disait (et non : *si l'on le lui disait).
L'on est utilisé à discrétion par certains auteurs (hormis les cas mentionnés à l'alinéa ci-dessus) sans que cet emploi constitue une faute.
Après que, et devant un verbe commençant par con-, com-, il est préférable d'utiliser l'on : il faut que l'on comprenne (mieux que : il faut qu'on comprenne).
L'on en tête de phrase est une tournure vieillie : l'on ne saurait mieux dire.
Répétition de on. On doit être répété devant chacun des verbes dont il est le sujet : on mange, on boit et l'on s'amuse. En revanche, cette répétition est fautive si on correspond à des sujets distincts ; on dira donc : nous avons pris ce qu'on nous a donné, et non : *on a pris ce qu'on nous a donné.