Pour la première fois en Europe, Canal + a lancé au printemps un bouquet numérique de 24 programmes (parmi lesquels plusieurs radios) relayés par le satellite Astra. Aux chaînes déjà diffusées sur le câble (Planète, LCI, Canal Jimmy, MTV, MCM, etc.) s'ajoutent de vraies nouveautés telles que Voyage (tourisme), France Courses (hippisme), ainsi qu'en options payantes Seasons (nature, chasse, pêche), Muzz (jazz et classique), sans oublier la fonction « kiosque » (football et nouveaux films payés à la séance) et un service de logiciels et de jeux vidéo. Le service de base des 12 chaînes à thème est facturé 98 F par mois, auxquels il faut ajouter une antenne parabolique (700 F), un terminal Médiasat (45 F par mois), les options étant facturées de 30 à 55 F mensuels hors fonction kiosque, sur laquelle, par exemple, un match de football coûte 50 F. Cela ne dispense évidemment pas de l'abonnement à Canal + ! Le créneau paraissant prometteur et le satellite en passe de détrôner le câble (en France, entre octobre 1995 et juin 1996, le nombre de foyers utilisant des antennes paraboliques a progressé de 41 %), on annonçait pour la fin de l'année un deuxième bouquet numérique associant TF1, France Télévision, M6, les télévisions suisses, belges, ainsi que de nouvelles chaînes consacrées à l'histoire, la santé, la fiction et à l'éducation civique.
Dans cette optique, Canal + (7 millions d'abonnés en Europe) a fusionné en septembre avec le groupe sud-africain NetHold (1,5 million d'abonnés en Scandinavie, Italie, Benelux, Europe centrale), prenant ainsi pied dans des pays où la chaîne n'était pas présente. L'accord consolide Canal + comme premier distributeur de programmes payants en Europe devant Rupert Murdoch, qui domine la diffusion satellitaire en Grande-Bretagne, et Léo Kirch, qui s'est imposé comme le principal acteur du numérique en Allemagne. Cela compromet également les chances d'un distributeur américain de prendre pied sur le continent européen.
Féminin
Le 8 octobre est née sur le câble de la région parisienne Téva, chaîne destinée aux femmes. M6 détient 51 % du capital, les groupes Marie-Claire et Hachette-Filipacchi se partageant à égalité le reste. Séries, téléfilms, plateaux occupent les dix-huit heures de programmes quotidiens. Dotée d'un budget de 65 millions de francs, Téva table sur 600 000 abonnés fin 1997.
Le mariage Arte-La Cinquième
À l'occasion de l'université d'été de la communication, le ministre de la Culture, Philippe Douste-Blazy, a annoncé le « regroupement » et non la « fusion » de La Cinquième et de la partie française d'Arte au sein d'une nouvelle société dotée d'un budget de 1,8 milliard de francs. Les deux chaînes – qui partagent le même réseau hertzien – devraient conserver l'indépendance de leurs lignes éditoriales mais réaliseraient ainsi une économie de fonctionnement, estimée par le gouvernement à plus de 100 millions de francs par an dès 1997.
Barcelone a battu Atlanta
Les téléspectateurs français ont passé deux heures cinquante minutes de moins à suivre les épreuves des JO du centenaire que celles de l'olympiade précédente. Le décalage horaire est certainement l'une des causes de ce recul. Les sports les plus regardés furent l'athlétisme, la gymnastique et le cyclisme.
Échec
Organisé sur toutes les chaînes en juin, le « Sidaction » n'a été regardé que par 5,5 millions de Français, contre 10,5 lors de sa première édition en 1994. L'opération n'a permis de collecter qu'à peine un quart des fonds recueillis lors de la précédente édition, et une polémique a opposé les différents intervenants.
Logos sur écran
En novembre, les six chaînes hertziennes adoptent une signalétique destinée à avertir le public du caractère plus ou moins violent ou érotique des programmes proposés : un rond pour « accord parental souhaitable », un triangle pour « accord parental indispensable » et un carré pour « public adulte ». Les chaînes du câble et du satellite sont dispensées de cette nouvelle obligation.
Audimat
La lecture des courbes d'Audimat des 4 principales chaînes de télévision généralistes est instructive. De janvier 1993 à novembre 1996, la part d'audience de TF 1 est passée de 40,7 % à 33,8 %, celle de France 2, de 26,2 % à 24,5 %, celle de france 3, de 14,1 % à 18,9 %, et celle de M6, de 10,7 % à 11,3 %. Le bilan de TF 1 est inquiétant, même si les spécialistes relativisent les choses. Le marché publicitaire reste globalement déprimé, et, dans ce contexte de morosité, TF 1 reste la chaîne incontournable. Cependant, à la vue de ces nouveaux chiffres d'audience, les annonceurs vont peut-être avoir tendance à réclamer une baisse des tarifs. De fait, TF 1 annonce en fin d'année une baisse de 4 % de ses tarifs publicitaires.