Journal de l'année Édition 1996 1996Éd. 1996

En demi-finale, l'équipe de Daniel Costantini retrouve sur sa route l'Allemagne, qui en quart a triomphé de la Russie, tenante du titre (20-17). Mais cinq jours après leur défaite contre les joueurs d'outre-Rhin, les Français ne sont plus les mêmes. En partie grâce à l'excellente prestation du gardien tricolore Bruno Martini (parfait homonyme du footballeur montpelliérain), qui arrête notamment deux penalties, la France l'emporte 22-20 au terme d'une rencontre très intense. En finale, l'adversaire ne sera pas celui attendu. Les Suédois, grandissimes favoris, ont été battus en demi par les Croates (28-25).

La veille de ce rendez-vous capital, en soirée, Laurent Munier et Éric Quintin jouent les apprentis coiffeurs. Comme à Barcelone. Cette fois-ci, c'est à coups de tondeuse que les joueurs arrangent leur look. Le dimanche 21 mai, à 16 h 30 heure locale, le public islandais découvre, amusé, ces coupes de cheveux extravagantes qui laissent apparaître derrière le crâne un jeu de morpion, une croix de Lorraine ou d'autres symboles. Les handballeurs croates, de leur côté, paraissent bien sages. Ils le resteront pendant la finale, laissant trop souvent les Français guider le jeu. Stéphane Stoecklin, Frédéric Volle, Guérie Kervadec, Gaël Monthurel, Grégory Anquetil et les autres jouent sur un nuage. Symbole de cette équipe qui s'est retrouvée, Denis Lathoud tente un tir impossible de 9 mètres et inscrit le dernier but de la rencontre. France 23, Croatie 19.

Les bronzés de Barcelone deviennent des barjots en or. Ils sont champions du monde. Une première dans le sport français.

Championnat du monde
(Reykjavik, Islande, 7-21 mai)

Finale : France b. Croatie, 23-19 (11-6).

Match pour la 3e place : Suède b. Allemagne, 26-20 (11-9).

Championnat de France

1. Montpellier, 48 pts ; 2. OM-Vitrolles, 47 pts ; 3. Ivry, 39 pts.

Coupe de France

Finale aller : SC Sélestat – OM-Vitrolles, 19-19.

Finale retour : OM-Vitrolles b. SC Sélestat, 26-21.

Hockey sur glace

Une révolution de palet ! La hiérarchie mondiale a été quelque peu bousculée, en début d'année, lors des Championnats du monde. Le Canada, champion du monde sortant, n'a pris que la 3e place, la Finlande a décroché le premier titre de son histoire, et l'équipe de France a joué les trouble-fêtes.

Sous l'impulsion de leur entraîneur, le très expérimenté finlandais Juhani Tamminen, les hockeyeurs français ont signé la meilleure performance de leur histoire en obtenant une probante 8e place. L'équipe de France a bousculé tous les pronostics en dominant successivement l'Allemagne, le Canada (tenant du titre) et la Suisse. La belle aventure des hommes de Tamminen s'est achevée en quart de finale, où ils ont été battus 5-0 par les Finlandais (futurs champions).

Cette 8e place des hockeyeurs français est synonyme de qualification directe pour les jeux Olympiques de Nagano, en 1998. Les tricolores y affronteront les meilleurs joueurs du monde. En effet, un accord est intervenu en octobre entre la fédération internationale et la puissante ligue professionnelle nord-américaine, la NHL. À Nagano, les meilleurs éléments du championnat américain auront, pour la première fois, le droit de délaisser la NHL pour rejoindre leur sélection nationale. Le Canada et les États-Unis devraient donc chacun présenter une Dream Team, une équipe de rêve. Les basketteurs américains des Jeux de Barcelone ont fait des émules...

Sur le plan national, les Dragons de Rouen ont remporté leur 5e titre de champion de France, le 4e d'affilée.

Championnat du monde
(Stockholm, Suède, 23 avril-7 mai)

Finale : Finlande b. Suède, 4-1 (1-0, 2-0, 1-1).

Match pour la 3e place : Canada b. République tchèque, 4-1 (1-1, 2-0, 1-0). France, classée 8e.

Championnat de France

Finale aller (4 avril) : Brest-Rouen, 3-3.

Finale retour (7 avril) : Rouen-Brest, 4-3 (apr. prol.).

Judo

Véritable héros des Championnats du monde de Chiba, David Douillet est entré dans la légende du judo. En 1993, il était devenu le premier Français à obtenir le titre mondial des poids lourds. Deux ans plus tard, le robuste Normand (1,96 m pour 125 kg) a confirmé son formidable talent. Il a conservé son titre chez les lourds et conquis celui des toutes catégories. Après les Japonais Yamashita et Ogawa, David Douillet est le troisième judoka de l'histoire à réussir pareil doublé. « Je ne fais pas de judo pour avoir mon nom dans les livres, déclarait-il après son exploit. Il n'y a que le tapis qui m'intéresse. » Insensible à la pression, confiant en ses immenses moyens, Douillet a cette capacité, propre aux très grands champions, de répondre toujours présent aux rendez-vous qu'il se fixe. Et il n'a que 26 ans...