L'envolée de l'aéronautique européenne (face au marasme de l'électronique et à l'effondrement de l'industrie informatique) a suscité les réactions d'inquiétude des États-Unis et a ainsi ravivé une vieille querelle. Les firmes européennes et américaines continuent de s'accuser réciproquement de fausser la concurrence en se faisant aider par les pouvoirs publics.

Gilbert Rullière

Télécom

Avec la modernisation de la réglementation et la réforme de leur statut juridique, tous les opérateurs européens de télécommunications sont progressivement sortis d'une situation de monopole qui les protégeait en les isolant du reste du monde. Cette sortie leur a permis d'acquérir davantage d'autonomie dans la gestion et le financement de nouvelles activités. Dans d'autres pays, comme l'Argentine et le Mexique – où France Télécom a réussi un doublé –, les exploitants de télécommunications sont privatisés afin de pouvoir drainer les capitaux nécessaires à la rénovation des réseaux.

La plupart des grands opérateurs, comme ATT aux États-Unis, NTT au Japon, Telekom en Allemagne – né en 1990 de la séparation de la Deutsche Bundespost en trois titres respectivement chargés des services postaux (Postdienst), des services bancaires (Postbank) et des télécommunications (Telekom) –, France Télécom (séparé des PTT depuis janvier 1991) et British Telecom (privatisé en 1981) se préparent activement à affronter la concurrence extérieure et à saisir par conséquent toutes les occasions offertes par un marché en plein développement et par un flux renouvelé d'innovations technologiques. L'industrie devrait se développer à un rythme rapide à travers les effets conjugués de la croissance économique, de l'ouverture des pays de l'Est et de l'ex-URSS et de l'exploitation de la dernière-née des innovations technologiques évoquées plus haut, à savoir les radiotéléphones mobiles et les téléphones sans fil de la taille d'un paquet de cigarettes. Le radiotéléphone, notamment, devrait attirer 20 millions d'abonnés d'ici à la fin de la décennie, exigeant un investissement estimé à 60 milliards de francs.

Pour exploiter toutes ces potentialités et d'autres (comme la fibre optique, les réseaux à large bande), les industriels européens (Alcatel, Philips, Thomson-CSF, Siemens, Ericsson) ont été amenés à envisager des alliances ou des coopérations entre eux ou avec les Américains.

Gilbert Rullière