Tous les secteurs sont concernés : la géothermie et l'énergie solaire (centrale Thémis en construction à Targassonne dans les Pyrénées-Orientales), l'aquaculture, l'aménagement de la Garonne, le tourisme et le thermalisme (1 000 nouveaux gîtes ruraux lancés en 1981), l'agriculture, l'artisanat, etc. Au plan industriel, outre les efforts de reconversion industrielle d'Alès et de Decazeville, on notera la première expérience de câblage en fibres optiques réalisée au profit de la ville de Biarritz (200 millions de F prévus pour l'année 1981).

Le Sud-Ouest, enfin, est la première grande région à recevoir des crédits de la section dite hors quotas du Fonds européen de développement régional (FEDER). Ces crédits ont la particularité de représenter un cofinancement entre l'État et la CEE, et non plus un simple remboursement comptable comme dans le cadre des crédits habituels de FEDER. Les programmes d'action, d'autre part, sont liés à des politiques communautaires. Comme le Mezzogiorno italien ou l'Irlande, le Sud-Ouest constituera donc un banc d'essai pour cette politique du FEDER. Les trois régions recevront 350 millions de F supplémentaires de la caisse européenne, d'ici à 1985.

Outre ces plans régionaux, la politique d'aménagement du territoire a, comme à l'accoutumée, contribué à orienter des emplois vers les zones les plus défavorisées (mais les créations d'emplois sont un oiseau rare désormais) : 57 320 emplois ont pu être ainsi orientés, contre 70 850 en 1979 (chiffre qui tient compte, il est vrai, des gros programmes d'investissements automobiles en faveur du Nord et de la Lorraine essentiellement).

Quant à la réforme des régions et à la mise à jour de la loi de 1972, tant réclamée en province, le gouvernement, après avoir beaucoup hésité, a publié, le 15 février 1981, une liste de décrets qui, juridiquement, élargissent les compétences économiques des régions dans les domaines de l'innovation, de la recherche, du logement, de l'agriculture, de la culture... Ce faisant, l'État n'accomplissait pas une réforme hardie, mais se contentait de mettre le droit en accord avec des pratiques qui, avec le temps, s'étaient généralisées, dans maintes régions, de manière empirique et parfois illégale. Cependant, de nombreux responsables régionaux ont estimé que ces décrets, loin d'accroître les pouvoirs des régions, les plaçaient sous une tutelle politique encore plus étroite — celle du préfet — et sous un contrôle encore plus sourcilleux qu'avant — celui du Trésorier payeur général.

Plus de liberté pour les communes

1981 sera à marquer d'une pierre blanche dans le domaine de la réforme des collectivités locales. D'abord, l'Assemblée nationale devrait se saisir du projet de loi-cadre, déjà étudié par le Sénat qui lui a apporté plus de 1 000 amendements (Journal de l'année 1979-80). Ensuite, pour la première fois, les communes peuvent fixer elles-mêmes librement le taux des quatre impôts directs (taxe d'habitation, taxe professionnelle-ancienne patente, taxe foncière bâtie, taxe foncière non bâtie) alimentant leur budget de 1981.

Enfin, après le vote par le Parlement de la loi du 31 décembre 1980, le régime de la dotation globale de fonctionnement (DGF), versée par l'État aux communes, est reconduit pour 5 ans. Pour 1981, le montant de la DGF attribuée aux communes et aux départements atteint 45,022 milliards de F (+ 18,58 % par rapport à 1980).

Il faudrait ajouter à ces dispositions l'engagement pris par le gouvernement de compenser à 100 %, à partir de 1981, la TVA payée par les communes et les groupements de communes sur leurs investissements réalisés en 1979. Ainsi, pour un investissement de 100 F, l'État versera, en 1981, 15 F.

On notera enfin que, dans le cadre des mesures de simplification administrative, 12 décisions sont intervenues concernant les communes : un nouveau cahier des charges type pour la distribution de l'eau potable par affermage, les économies d'énergie et les réseaux de chaleur, le code des marchés publics, l'ingénierie, les indemnités des agents départementaux et le remboursement des frais de déplacement des élus.