Détente
Courses
Les pur-sang français risquent-ils de ressembler aux athlètes de certains pays de l'Est dont la musculature doit autant à l'entraînement qu'aux stéroïdes anabolisants ? Depuis plusieurs années, on murmure sous le manteau que le recours à des drogues dangereuses devient de plus en plus fréquent.
Scandale
L'orage éclate en 1981, dans un ciel hippique d'ordinaire plus serein, avec les distancements de No Lute et d'Explorer King. Le premier, vainqueur du Prix Greffulhe, s'annonçait comme le chef de file de la génération des trois ans et passait pour un gagnant possible du Jockey-Club ; le second avait inscrit à son palmarès le Prix Noailles et le Prix de Ferrières. Les prélèvements biologiques effectués sur les deux chevaux révèlent l'administration de stéroïdes. Les sociétés de courses réagissent vite et fort : l'entraîneur par qui le scandale arrive, Aage Paus, est condamné à une amende de 100 000 F et sa licence lui est retirée. Et No Lute ? Eh bien, dans le Prix du Jockey-Club il n'est plus que l'ombre de lui-même, les produits prohibés ayant cessé d'agir, le champion détrôné rentre dans le rang !
En fait, la frontière a toujours été mal délimitée entre le dopage et le traitement. Plusieurs affaires se sont produites au printemps 1981, mais aucune ne concernait des courses de groupe. Situation inquiétante si l'on considère l'avenir : quelle valeur aurait la descendance d'un gagnant du Jockey-Club qui ne serait en réalité qu'un imposteur ?
Ressources
Autre problème pour les sociétés de courses : leur situation financière. L'institution s'essouffle à suivre le taux de l'inflation. En 1960, sur le prélèvement total, la part des sociétés était de 53 % et celle de l'État de 47 %. Aujourd'hui, l'État s'octroie 82 % et ne laisse plus que 18 % aux sociétés. Pour remédier à cette dégradation, les responsables augmentent le nombre de tiercés : du 20 décembre au 7 février, un tiercé est organisé tous les samedis. Mais la semaine des trois tiercés est-elle une bonne solution ?
La police des jeux poursuit son offensive contre les bookmakers : plusieurs d'entre eux se voient contraints d'interrompre une activité qu'ils exerçaient depuis longtemps, mais qui paraissait quelque peu anachronique.
En plat, l'année est marquée par la révélation d'un jeune jockey, Serge Gorli, à qui on prédit un brillant avenir.
Vedette
Le trot retrouve une vedette : Idéal du Gazeau. Mais c'est avec les yeux de Chimène que les amateurs de trotting assistent aux performances d'une remarquable jument américaine, Classical Way.
Le cheval français Argument remporte le Washington DC International.
Les Américains annoncent la création de l'Arlington Million, la course dont l'allocation sera la plus élevée du monde : un million de dollars. Elle permettra de confronter les meilleurs pur-sang des deux hémisphères.
La victoire d'Aldaniti dans le Grand National de Liverpool entre dans la légende des courses : il y a un an, son jockey, Bob Champion, 32 ans, était condamné par la médecine. Le désir de disputer le steeple le plus prestigieux du monde lui donna la force de surmonter sa maladie. Pari réussi.
Ont été le plus souvent à l'honneur sur 89 tiercés
Numéros
1 et 8 : 20 fois
2 : 19 fois
12 : 18 fois
7 : 16 fois
Plat
Jockeys
F. Head : 11 fois
Y. Saint-Martin : 8 fois
J.-C. Desaint, S. Prou : 7 fois
J.-L. Kessas, M. Philipperon, Ph. Paquet, A. Lequeux, A. Gibert : 6 fois
Entraîneurs
P. L. Biancone : 8 fois
O. Douieb : 7 fois
D. Smaga : 6 fois
Obstacles
Jockeys
A. Chelet, A. Jouenne, R. Duchêne, C. Dugast, D. Leblond, J. Morin, F. Primel : 4 fois
Entraîneurs
J. Laumain, A. Fabre : 6 fois
J.-P. Gallorini, R. Collet : 5 fois
Trot
Drivers
M.-M. Gougeon : 7 fois
J.-R. Gougeon, L. Verroken : 5 fois
Entraîneurs
H.-L. Levesque : 8 fois
L. Verroken, A. Roussel : 5 fois
Prix de l'Arc-de-Triomphe
(Longchamp, 5 octobre 1980)
Détroit, P. Eddery, R. Sangster
Argument, J.-C. Desaint, Mme P. Ribes
Ela-Mana-Mou, W. Carson, S. Weinstock
Three Troïkas, F. Head, Mme A. Head
Nebos, L. Maeder, Ctesse Batthyany
Nicholas Bill, P. Waldron, W. Barnett
Tiercé (pour 1 F) dans l'ordre : 6 206,20 F ; sans ordre : 659,70 F.
Prix d'Amerique
(Vincennes, 25 janvier 1981)
Idéal du Gazeau, E. Lefèvre, P. J. Morin
Jorky, L. Verroken, B. Billard
Classical Way, J. Simpson Jr, C. Gaines
Istraeki, E. Ledoyen, R. Ledoyen
Illera, J. C. Hallais, E. Beyersdorf.
Kampion Creiomin, M Roussel, J.-C. Couillard
Tiercé (pour 1 F) dans l'ordre : 50 F ; sans ordre :10 F.
Prix du Jockey-Club
(Chantilly, 7 juin 1981)
Bikala, S. Gorli, J. Ouaki
Akarad, Y. Saint-Martin, S.A. Aga Khan
Gap of Dunloe, G. W. Moore, B. Demuyser
Rahotep, J.-L. Kessas, J.-C. Weill
Nijinsky's Secret, M. Philipperon, R. C. Wilson
Mbaiki, M. Planard, M. Elkaim
Tiercé (pour 1 F) dans l'ordre : 1 648,20 F ; sans ordre : 216 F.
Grand Prix de Paris
(Longchamp, 28 juin 1981)
Par suite d'une grève des employés du Pari mutuel hippodrome, quatre réunions, dont celle du Grand Prix de Paris, sont annulées. Celui-ci se dispute le 4 juillet 1981.
Clint of Gold, J. Matthias, P. Mellon
Tipperary Fixer, G. Doleuze, B. Arbib
Vayrann, Y. Saint-Martin, S. A. Aga Khan
Le Mamamouchi, H. Samani, J. de Souza-Lage
Nijinsky's Secret, M. Philipperon, R. C. Wilson
Yellow Marmalade, A. Lequeux, A. Clore.
Philatélie
Dans une année plutôt creuse, il faut noter tout de même que, dans la guerre des charnières, les « anticharnières » ont nettement pris l'avantage, au point que la majorité des collectionneurs n'acceptent plus de placer dans leurs albums des timbres présentant même la plus légère trace de charnière. On constate que des pièces même de très grande valeur ne trouvent plus preneur. Ce sont les Allemands qui, assure-t-on, auront été les premiers à imposer une telle façon de voir. Tout porte à croire — heureusement — qu'elle n'est pas irréversible. Le jour, plus ou moins lointain, viendra où, la demande débordant nettement l'offre, on admettra qu'un timbre sans tare réelle vaut par sa qualité et sa rareté, et non pas uniquement parce que sa gomme (plus ou moins retouchée) est intacte.
Échecs
Les olympiades par équipes et le tournoi des prétendants au titre de champion du monde individuel dominent l'ensemble des grandes compétitions internationales.