Deux conflits anciens connaissent divers rebondissements, sans que toutefois les solutions définitives soient en vue. Jean-Charles Lignel est condamné à verser 26 millions de F au Dauphiné libéré à la suite de la rupture des accords concernant Province Publicité Havas, régie publicitaire de l'ancien groupe de presse Progrès de Lyon-Dauphiné libéré. La succession d'Émilien Amaury, l'ancien P-DG du Parisien libéré, est toujours l'objet d'un conflit entre Francine Amaury — qui réclame la quasi-totalité de l'héritage de son père — et Philippe Amaury. Le 11 juillet 1980, le tribunal de grande instance donne raison à ce dernier, en considérant que, la signature de l'ancien P-DG ne figurant pas sur le manuscrit rédigé par lui, on ne peut considérer celui-ci comme un testament olographe.

La Cour de cassation déclare, le 24 novembre 1980, recevables les plaintes déposées en 1977 par plusieurs syndicats de journalistes et l'Union fédérale des consommateurs contre Robert Hersant pour infraction à l'ordonnance de 1944.

Simone Del Duca, qui avait conservé 23 % du capital des Éditions Mondiales — qui lui appartenaient jusqu'en 1979 —, en redevient l'actionnaire majoritaire par le rachat des actions de la Banexi (filiale de la BNP), représentant 26 % du capital.

Le rapport Mottin sur les publications gratuites révèle qu'à la fin de l'année 1979 on en dénombrait 411 en France, représentant un chiffre d'affaires de publicité de l'ordre de 580 millions de F, ce qui correspond à 5,3 % des recettes globales annuelles de la publicité et à 9 % de celle qui paraît dans la presse écrite.

La décision d'expulser du territoire français — après plus de dix ans de séjour dans notre pays — le journaliste d'origine égyptienne Simon Malley, directeur du bimensuel Afrique-Asie, soulève une protestation des syndicats SNJ et CFDT, mais la mesure n'est pas rapportée pour autant.

Autre protestation — de l'Union nationale des syndicats de journalistes, du PS, de la Ligue des droits de l'homme et de nombreuses personnalités —, celle qui suit l'information judiciaire ouverte le 7 novembre 1980 contre le Monde sur la demande d'Alain Peyrefitte, garde des Sceaux, pour infraction à l'article 226 du Code pénal, qui poursuit les atteintes à l'autorité et à l'indépendance de la Justice. Sont en cause trois articles de Philippe Boucher (22/12/1977 ; 11/7/1978 ; 25/5/1979) et deux articles non signés des 18 septembre et 7 octobre 1980. On parle de « tentative d'intimidation », d'« agression contre l'indépendance de la presse ». Jacques Fauvet et Philippe Boucher sont inculpés. « Ce qui est en cause, déclare le directeur du Monde, c'est moins la Justice que ceux qui tentent de faire pression sur elle. »

Un colis piégé est adressé, le 3 mars 1981, au domicile de Jacques Fauvet, qui est ainsi victime, pour la troisième fois, d'une tentative d'attentat.

Le Canard enchaîné est condamné au franc symbolique de dommages et intérêts envers François et Jacques Giscard d'Estaing, les cousins du chef de l'État qu'il avait mis en cause.

L'appartement du rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire satirique, Claude Angeli, est visité par de mystérieux cambrioleurs, qui quittent les lieux sans rien emporter.

Zina Rouabah, directrice de Libération, devrait, selon le mot de Serge July, « louer une salle du Palais de justice ». Elle continue, en effet, à détenir le record du nombre de poursuites : pour des articles sur la drogue, pour une interview de Jacques Mesrine, pour un article sur le colonel Erulin.

Nouveaux titres

The Paris Reporter, mensuel reflétant l'actualité culturelle artistique et littéraire (4 juillet).
Médias, mensuel consacré à l'information (25 août).
Panorama-Musique (1er septembre).
Guitare Magazine (12 septembre).
Voies ferrées, bimestriel (14 septembre).
Lyon Magazine (15 septembre).
Vital, le « mensuel de la forme » (24 septembre).
Créez ! mensuel (1er octobre).
Antennes, mensuel consacré à l'audiovisuel et édité par la Ligue française de l'enseignement (1er octobre).
GIG, bimensuel consacré au rock (12 mars).
News, mensuel des jeunes journalistes (1er octobre).
Réussites, mensuel créé par Philippe Bouvard et Gérard de Villiers (6 octobre).
Lu (15 octobre).
Olympe, mensuel consacré au sport féminin (16 octobre).
Le Continent, quotidien de langue française qui présente l'information « sous l'angle africain » (12 nov.).
Télé-Ciné-Vidéo, « mensuel de la 4e chaîne TV » (15 nov.).
Loir-et-Cher Hebdo, publié à l'initiative de Henri Giscard d'Estaing (20 novembre).
CB Magazine (21 novembre).
Politique africaine, revue trimestrielle (décembre).
Gueule, hebdo écologiste, héritier de la Gueule ouverte (1er janvier).
Moto Plus, hebdomadaire (6 janvier).
Phosphore, mensuel destiné aux lycéens de 14 à 18 ans (2 févr.).
Vidéo News (9 janvier).
Spirales, « journal international de la culture » (février).
France-Soir Magazine inséré dans le quotidien du samedi (21 février).
Ça m'intéresse, mensuel destiné aux 15-24 ans (24 février).
Combat socialiste, quotidien du PS (24 février).
Déjà vu, mensuel de photos liées à l'actualité internationale (23 février).
Différences (février).
L'Expansion-Voyage (3 mars).
Planche Magazine (12 mars).
Majallat al-Tabib, version arabe de la Revue du praticien (15 mars).
Fil d'argent « le magazine de la retraite active » (24 mars).
L'Ordinateur de poche, trimestriel (avril).
Sprint (mai).

Cassent de paraître

Historiques, mensuel édité par les Éditions de Fleurus, à son 6e numéro (25 août).
Sexpol (17 octobre).
L'Économiste du tiers monde (26 décembre).
Choc, magazine hebdomadaire de photos.
Libération (23 février, il réapparaît le 13 mai).
Banco (3 mars).
FM, hebdomadaire consacré à la musique, lancé le 7 janvier (13 mars).
Charlie Matin, quotidien lancé par les Éditions du Square après son deuxième numéro. Mais c'était un gag ! (17 mars).
NOW, magazine lancé en Grande-Bretagne en septembre 1979, par Jimmy Goldsmith, le propriétaire de l'Express (mai).

Étranger

La situation de la presse britannique demeure toujours très critique. Le 22 août 1980, les 280 journalistes du Times se mettent en grève. Ils demandent une augmentation de salaire de 35 %, alors que la direction accepte 18 % et que la commission publique d'arbitrage et de conciliation propose 21 %. La publication du journal reprend le 30 août après accord pour une augmentation de 27 % en trois étapes sur dix-huit mois. Mais, le 23 octobre, la Thomson Organisation annonce qu'elle met en vente le quotidien et son hebdomadaire, le Sunday Times. C'est Rupert Murdoch, propriétaire de nombreux journaux en Australie, aux USA et en Grande-Bretagne, qui s'en rend acquéreur.