Il est manifeste que le fossé hellénique est une zone très active. Les failles observées dans la zone de compression ne peuvent avoir plus de quelques années : elles sont faites d'une vase très molle.

Une deuxième campagne devrait avoir lieu en 1980 et, en 1981, un congrès international réuni à Athènes permettrait de faire le point.

« Tsunami » sur la Côte d'Azur

La mer s'est brusquement ruée, le 16 octobre 1979, à l'assaut du littoral entre Nice et Antibes, tuant dix personnes, pour la plupart des ouvriers travaillant à l'extension de l'aéroport et à la construction du nouveau port de Nice.

Bien que les conclusions de la commission d'enquête nommée après l'accident ne doivent pas être connues avant plusieurs mois, il semble que ces travaux — arrêtés depuis par le ministère des Transports — puissent être au moins partiellement à l'origine de la catastrophe. On a déversé des milliers de tonnes d'enrochements sur le plateau sous-marin de matériaux meubles, formé par le delta du Var. Ce plateau descend en pente douce jusque vers les isobathes 15 ou 20 m, où il se transforme en un talus dont les pentes, de 20 % à 30 %, rejoignent le canyon sous-marin du Var vers 1 000-2 000 mètres de profondeur.

La surcharge imposée au bord externe du plateau, les perturbations apportées par des barrages à la nappe phréatique de la basse vallée du Var et par des plates-formes construites sur les deux rives de l'embouchure du Var à l'écoulement en mer de cette nappe ont pu contribuer à faire ébouler une partie du talus. Un éboulement sous-marin important peut suffire à créer une oscillation de la mer comme celle qui s'est produite.

Deux cyclones dévastent les Caraïbes

Deux cyclones tropicaux, David et Frédéric, ont, l'un après l'autre, balayé pendant quinze jours, à la fin de l'été, la région des Caraïbes.

David est d'abord passé le 28 août sur les îles de la Barbade, de Saint-Vincent et de Sainte-Lucie. Le 29, il a ravagé la Dominique, la Martinique, la Guadeloupe et ses dépendances. Il s'est ensuite dirigé sur Porto Rico, Haïti et la république Dominicaine (31 août). Après avoir effleuré Cuba, il a balayé la Floride le 3 septembre, remontant ensuite le long de la côte des États-Unis jusqu'à Philadelphie (6 sept.).

Désastre

À la Dominique, une des plus pauvres des Petites Antilles, 60 000 personnes, soit les trois quarts de la population, ont été sinistrées. Les cultures ont beaucoup souffert. La France et la Grande-Bretagne ont envoyé des équipes participer aux secours. En république Dominicaine, David a tué 1 200 personnes au moins et fait plus de 4 milliards de dollars (16 milliards de F) de dégâts. Il faudra probablement vingt ans pour que l'économie dominicaine efface les conséquences du désastre : le budget national annuel est de l'ordre de 400 millions de dollars.

Aux Antilles françaises, des dégâts très importants ont été infligés aux habitants, aux cultures, aux équipements, aux bateaux de pêche. Ils sont estimés globalement à 800 millions de francs. À Porto Rico, les morts se sont comptés par dizaines.

Aux États-Unis, bien que David y ait peu à peu perdu de sa violence, la côte est, depuis la Floride jusqu'à Philadelphie, a été balayée par des vents très forts et inondée par des pluies diluviennes. Malgré l'évacuation de dizaines de milliers de personnes, il y a eu 7 morts. Les dégâts sont estimés à près de 100 millions de dollars, soit plus de 400 millions de F.

Alors que David était encore en pleine activité, un deuxième cyclone, Frédéric, est passé sur les Caraïbes : le 3 septembre il a balayé les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy, et a effleuré la Guadeloupe et la Martinique. Il est ensuite passé à proximité de Porto Rico, des îles Vierges, de la république Dominicaine, de Haïti et de Cuba, où les vents et les pluies ont aggravé les dégâts et la situation des sinistrés. Le 13, il est arrivé sur les côtes des États de Floride et d'Alabama, y faisant encore plus de dégâts que David.

Énergies

Les cyclones tropicaux (hurricanes dans les Caraïbes, typhons en Asie du Sud-Est et de l'Est) sont les catastrophes naturelles les plus dévastatrices. Ils mettent en jeu des énergies fabuleuses (de l'ordre de 200 à 300 kt/s). Leurs trajectoires sont imprévisibles. Ils sont accompagnés de vents qui peuvent dépasser 300 kilomètres à l'heure (en dessous de 110 km/h, ce ne sont plus que des dépressions tropicales) et de pluies réellement diluviennes (parfois plus de 2 000 mm en deux jours).

Géologie

Chinois et Français explorent ensemble les racines de l'Himalaya

Le CNRS, d'une part, le ministère de la Géologie et l'Académie des sciences chinois, d'autre part, ont signé, le 30 octobre 1979, un accord portant sur un programme d'études des structures géologiques profondes de l'Himalaya et du Tibet. Prévu pour trois ans, ce programme devrait être marqué par deux ou trois campagnes géophysiques et géologiques à partir du 15 juin 1980. De telles études ont pour but de vérifier un cas particulier de la tectonique des plaques. L'Himalaya et le Tibet sont une région où se télescopent depuis 40 millions d'années deux plaques (Inde et Eurasie) portant l'une et l'autre des masses continentales. Trop légère pour s'enfoncer sous la plaque voisine, la croûte continentale se débiterait en écailles qui monteraient les unes sur les autres, ce qui expliquerait la hauteur exceptionnelle de l'Himalaya et du Tibet.

Matière

Le gluon, invisible mais présent

Quelques semaines après sa mise en service à Hambourg, l'anneau de collisions Petra confirme la réalité des gluons, ces particules prévues par la QCD (chromodynamique quantique) comme vecteurs de l'interaction forte, qui « colle » entre eux les quarks pour former les protons et les neutrons (Journal de l'année 1978-79).