Par ailleurs, le prix Templeton, dont le jury comprend des personnalités appartenant à diverses religions, a été décerné pour 1979 à un bouddhiste japonais, Nikkyo Niwano, pour son action en vue d'une plus grande compréhension entre les religions et entre les hommes.

Orthodoxes

Patiemment, les Églises orthodoxes ont poursuivi, au cours de cette année, le dialogue théologique engagé avec les autres Églises chrétiennes.

Ainsi, les membres orthodoxes de la commission anglicane-orthodoxe, réunie du 13 au 18 juillet 1978 au monastère de Pondeli, près d'Athènes, ont mis en garde la conférence anglicane de Lambeth contre l'ordination des femmes à la prêtrise, « innovation qui n'a aucun fondement dans la Tradition » et qui compromettrait gravement la nature du dialogue et son avenir. Dans une lettre personnelle au Dr Coggan, archevêque de Canterbury, datée du 3 juillet, le patriarche Pimen de Moscou avait exprimé une inquiétude semblable : « du point de vue orthodoxe, l'accès des femmes au ministère ordonné est absolument inadmissible ».

De même, une rencontre de la commission interorthodoxe pour le dialogue théologique avec l'Église luthérienne s'est tenue du 4 au 9 novembre 1978, à Sigtuna (Suède). La commission a notamment décidé d'évaluer la portée des rencontres bilatérales qui ont déjà eu lieu en plusieurs endroits et de procéder à des études historiques sur les relations entre orthodoxes et luthériens depuis le xvie siècle. Les points privilégiés du dialogue seront les suivants : la nature de l'Église, la Tradition, le ministère, la conception de l'unité.

Grèce

Malgré les protestations du Saint-Synode, le Parlement adopte une nouvelle loi sur le divorce « pour cause de rupture prolongée de la vie conjugale », qui est promulguée le 14 février 1979. L'introduction dans la législation grecque du mariage civil est également à l'étude, a déclaré au cours des débats parlementaires le ministre de la Justice, Georges Stamatis. Pour s'opposer à cette lente marche vers une séparation effective de l'Église et de l'État, le Saint-Synode de l'Église grecque avait invoqué l'autorité des Évangiles, le droit canonique, la tradition grecque qui lie indissolublement orthodoxie et nation. Il a également dénoncé avec vigueur le développement d'un esprit anticlérical dans une partie de la presse grecque.

Éthiopie

Les rumeurs persistantes de persécution dont l'Église copte-orthodoxe serait l'objet de la part des autorités n'ont trouvé ni confirmation ni véritable démenti. Une commission d'enquête du conseil œcuménique des Églises a déclaré, en février 1979, que le gouvernement n'est pas systématiquement hostile à l'Église, mais que des incidents graves se sont effectivement produits localement, affectant des personnes, des églises, des monastères.

URSS

Une des personnalités les plus connues du monde orthodoxe, le métropolite Nikodim de Leningrad, meurt subitement le 5 septembre 1978 au cours d'une audience pontificale, dans le bureau même du pape Jean-Paul Ier. Évêque à 29 ans docteur en théologie avec une thèse sur « Jean XXIII, pape de Rome », longtemps chargé des relations extérieures du patriarcat de Moscou, Mgr Nikodim a joué un rôle immense dans le rapprochement de l'orthodoxie russe et des autres Églises chrétiennes. Le métropolite Antoine de Minsk lui a succédé en octobre à la tête de l'archevêché de Leningrad.

Musulmans

L'instauration d'une république islamique en Iran, à la suite du départ du chah et du retour triomphal dans son pays de l'ayatollah Khomeiny (le 1er février), a montré plus que tout autre fait la force d'attraction du Coran, de son dogme et de sa morale, sur des millions d'hommes, disciples du prophète Mohammed. Mais ce dynamisme de l'islam s'affirme en maintes autres régions du globe, en Afrique comme en Asie et même en Europe.

Chiites et sunnites

L'islam est divisé entre deux grandes branches : les sunnites (environ 600 millions) et les chiites (environ 60 millions, majoritaires en Iran et en Iraq, mais présents aussi au Yémen, au Liban, au Pakistan et en Syrie).