Détente

Courses

Malgré la réticence des sociétés de courses, l'opposition du PMU, les craintes exprimées par la presse, le ministre des Finances décide de porter de 3 à 5 F la mise de base du tiercé le 1er janvier 1976. Il compte, par ce moyen, obtenir un accroissement des recettes de poche sans qu'il soit nécessaire de procéder à un relèvement des prélèvements. L'importante répercussion que cette augmentation entraîne sur le montant des combinaisons détourne de ce jeu une partie de ses fidèles : la chute des enjeux est brutale. Elle oscillera entre 10 et 15 %. Afin de colmater la brèche ainsi créée dans leur trésorerie, les sociétés de courses sont autorisées à lancer un nouveau jeu : le quarté. Frère du tiercé, il consiste à désigner les quatre chevaux figurant à l'arrivée d'une course. Satisfaction est donnée aux parieurs : bien que la mise de base soit fixée à 5 F pour le pari unitaire, elle n'est que de 3 F pour les combinaisons. Mais un système de répartition compliqué (une arrivée, selon la place qui a été assignée à chacun des concurrents, donne lieu au paiement de trois classes de rapport puis de deux à partir du 1er juin) compromet l'intérêt de ce jeu.

Publicité

L'ombre de la crise n'avait jusqu'à présent touché que les propriétaires, le prix d'un cheval à l'entraînement étant déjà fort élevé. Elle affecte maintenant les sociétés de courses, qui risquent d'éprouver quelques difficultés à combler le déficit existant entre l'exploitation d'une écurie et sa rentabilité. Aussi adoptent-elles des mesures qui, certes, modifient leur image de marque, mais donnent un caractère résolument moderne à leur institution. Les firmes commerciales auront, désormais, la possibilité de faire courir des chevaux sous leur nom. L'entretien d'une écurie (pour des raisons légales, par le biais d'une société civile filiale de l'entreprise) peut être financé par le budget de publicité. C'est là une idée séduisante, tant du point de vue promotionnel (la firme propriétaire du cheval favori d'un tiercé est assurée de voir son nom prononcé à la radio et à la télévision, imprimé dans les journaux et répété par les parieurs) que du point de vue financier, puisque la réussite d'un élément de valeur assurerait l'autofinancement de ce département publicitaire, avec possibilité de gains s'il s'agit d'un crack que l'on vend comme étalon. Mais l'impact d'une écurie de marque n'ayant pas encore été clairement détermine par les théoriciens du marketing, aucune firme n'a encore demandé ses couleurs six mois après que cette ouverture vers la publicité ait été faite par les sociétés de courses.

Propriétaires

Autre innovation importante : alors que le nombre de propriétaires d'un cheval de course était limité à quatre personnes (d'où l'expression « posséder une patte »), les candidats à la propriété pourront, en se groupant au sein d'une société civile, être aussi nombreux qu'ils le désireront. Enfin, il est fortement question d'accorder à des entreprises commerciales la possibilité de parrainer certaines épreuves, et notamment les tiercés. Ce système (des sponsors), qui fonctionne en Angleterre, permet aux organisateurs de courses de trouver des fonds pour doter richement des prix importants.

Le suicide de Patrice des Moutis, survenu au mois d'octobre 1975, défraye une fois encore l'actualité, au même titre que ses démêlés avec le PMU qui remontent au Prix de Bordeaux (1961). On peut craindre que sa disparition ne permette pas de faire toute la lumière sur l'affaire du tiercé truqué du Prix Bride-Abattue (Journal de l'année 1974-75).

Champions

Sur le plan hippique, les amateurs de trotting sont comblés par la carrière de la nouvelle idole de Vincennes : Bellino II. Ce phénomène inscrit à son palmarès le Prix de Cornulier (championnat du trot monté), le Prix d'Amérique et le Prix de France. En réalisant dans cette dernière épreuve la réduction kilométrique de 1′ 1″ 59, il s'adjuge le record absolu de la piste.

Pour les pur-sang, l'année 1976 est celle d'un des meilleurs crus : les chevaux entraînés en France enlèvent toutes les plus grandes épreuves anglaises : Flying Water (Mille Guinées), Empery (Derby d'Epsom), Pawneese (Oaks), Trépan (Prince of Wales Stakes), Sagaro (Gold Cup) et Malacate (Derby d'Irlande).