Il convient de préciser qu'Unipol est filiale des Rizeries indochinoises, et cette dernière société conduit à parler d'une personnalité qui appose sa marque dans un grand nombre d'activités : Jean-Louis Chancel.

Dirigeant naguère une petite affaire marseillaise de riz et légumes secs, J.-L. Chancel devait prendre, plus tard, le contrôle de l'un de ses plus gros concurrents, les Rizières de l'Indochine, et contrôler ensuite Unipol avant de créer une filiale commune avec Lesieur : Lesieur-Huilor. D'autres activités sont exercées par des filiales, et J.-L. Chancel a repris récemment les participations que détenaient la Générale alimentaire et Olida dans Saupiquet, le numéro un de la conserverie française.

D'importantes mutations sont intervenues dans le secteur des vins et spiritueux en 1973.

L'association Cointreau (liqueurs) et Rémy Martin (cognac) a pris le contrôle des spiritueux Picon, tandis que Cointreau a repris, pour son compte personnel, les vins d'Alsace Jacobert ; de son côté, Rémy Martin est venu renforcer le Champagne Pommery-Greno, très convoité par l'OPE de Moet-Hennessy. Rémy Martin devrait encore prendre le contrôle de L. Breton (confiserie aux liqueurs).

Un troisième grand groupe champenois est né avec le rapprochement de Canard-Duchêne et de Piper-Heidsieck.

Deux autres champenois, Bollinger et Taittinger, ont rejoint Piper-Heidsieck dans le Saumurois en s'installant dans la production de mousseux. Les Vins de France et Saint-Raphaël s'intéressent eux aussi au mousseux.

Les Britanniques ont fait porter leurs efforts d'investissements dans le secteur des vins fins. C'est ainsi que Bowater-Ralli ont pris le contrôle de De Luze (Bordeaux) et International Distillers and Vintners, le contrôle de Piat (Mâcon).

Pernod aspire toujours à une activité multinationale. Il détient actuellement 44 % du capital de Ricard, et le premier anisetier s'est encore diversifié dans le marché des jus de fruits et boissons fruitées en prenant le contrôle du numéro un français, Pampryl.

Dans la biscuiterie-biscotterie, l'acquisition par la banque Worms de la majorité de Lu-Brun et associés, la première affaire française de biscuits, s'est soldée par des accords de coopération industrielle et commerciale avec le groupe United-Biscuits, qui devrait, dans l'avenir et par ce biais, prendre le contrôle de la Société nantaise. Un autre groupe britannique, Cadbury-Schweppes, prend pied en France par son rachat de La Basquaise-Paré.

La holding française l'Aliment essentiel étend son emprise dans un secteur voisin de la biscotterie, avec une participation majoritaire dans la Générale de panification.

Cette branche des industries agricoles et alimentaires est actuellement à plus de 50 % contrôlée par les capitaux étrangers.

Le groupe Perrier s'est défait de Dupont d'Isigny au profit de la société allemande Stork, après avoir lâché Menier au Britannique Rowntree.

La Générale alimentaire a suivi l'exemple en cédant la Marquise de Sévigné à un groupe suisse. Le leader français de la branche, Poulain, s'est diversifié en apportant à sa filiale Segma la branche condimentaire Sulta de General Foods France.

Dans le secteur de la sucrerie, l'apport de Cornic conforte la position de Beghin-Say, dont la majorité est d'autre part consolidée par la Compagnie financière de Suez.