Production

Mécanique

Une progression conforme aux prévisions

Les activités des entreprises mécaniques et transformatrices des métaux (EMTM) continuent sur leur lancée de 1973 à se maintenir à un haut niveau de production au cours du premier trimestre de l'année 1974.

La progression des commandes amorce, toutefois, un ralentissement au printemps 1974. Si l'activité reste soutenue dans le matériel agricole et dans certains matériels d'équipement des usines tels les matériels d'automatisme, qui favorisent les économies de main-d'œuvre, en revanche les firmes mécaniciennes, dont la clientèle relève de l'industrie automobile ou de l'aéronautique, sont inquiètes.

La mécanique, comme bien d'autres industries, se préoccupe (pour elle-même et pour ses clients) des difficultés de trésorerie de ses entreprises (petites et moyennes) et aussi de l'évolution de la demande internationale. Sur les marchés traditionnels, celle-ci est réticente ; elle fait l'objet de surenchères dans les pays moins développés mais riches en arabo-dollars.

Balance

Le chiffre d'affaires des industries mécaniques s'est élevé en 1973 à 70 milliards de francs (hors taxes), soit, par rapport à 1972, une progression de 14 % en valeur et de 7 % en volume. Les firmes qui ont obtenu les meilleurs résultats en 1973 relèvent des branches suivantes : transformation des métaux (+ 9 %) ; machinisme agricole (+ 7,1 %) ; équipement (+ 6,8 %) ; mécanique de précision (+ 6,3 %).

Par rapport à celui de 1968 (année de référence du plan de la mécanique), le chiffre d'affaires de 1973 a doublé. Durant ces cinq années, le taux de progression moyen a été de 8,90 % (conforme à celui du plan professionnel, + 9 %).

Si la balance des échanges commerciaux est restée excédentaire, le solde (positif depuis 1972) se dégrade. Les importations (22,73 milliards de francs, soit une progression de + 19,5 %) ont dépassé les exportations (21,26 milliards de francs, soit + 16,70 %).

Cependant, en tenant compte des frais de transport et d'assurances (comptabilisés dans le montant des importations, mais non dans les exportations), la balance des échanges de la mécanique a été très légèrement positive (de l'ordre de 110 millions de francs).

En 1973, l'Allemagne fédérale est restée le premier client des firmes françaises de la mécanique (elle achète 14 % de sa production), mais les entreprises allemandes vendent trois fois plus qu'elles n'achètent, et cette tendance s'accuse au fil des années.

Les firmes de la mécanique sont parvenues à diversifier davantage, géographiquement, leurs ventes à l'étranger : elles ont sensiblement accru leurs exportations en Italie, en Grande-Bretagne (+ 30 % dans chacun de ces deux pays), en Espagne (+ 37 %), en Algérie (+ 59 %).

Pour les importations, le record de la progression revient au Japon (+ 35 %), à l'Allemagne fédérale (+ 23 %) et à l'Italie (+ 21 %).

La mécanique employait environ 693 000 salariés à la fin de 1973 ; elle a créé près de 16 000 emplois en une année. La profession a continué de rencontrer des difficultés pour recruter de la main-d'œuvre qualifiée, ce qui, selon elle, freine quelque peu sa croissance.

Dans le secteur de la machine-outil, les constructeurs ont regagné une partie du terrain qu'ils avaient perdu au cours de l'exercice précédent. La production a augmenté d'environ 5 % en volume, mais les commandes se sont accrues comme les exportations d'environ 30 %.

Toutefois, cette industrie mère de la mécanique n'exporte encore qu'un tiers de sa fabrication, malgré les efforts qu'elle fait depuis environ dix ans.

Holding

Après avoir prôné un regroupement de firmes (en général petites et moyennes) de la machine-outil, certains experts ont, en 1973, reconsidéré leur jugement : des concentrations d'entreprises sont difficiles, car la plupart d'entre elles ont des productions très spécialisées ; une exception cependant pour les constructeurs de tours parallèles, qui se disputent à une douzaine une demande de l'ordre de 10 000 machines par an.

Les Chantiers de l'Atlantique sont entrés dans le club des producteurs de moteurs Diesel de forte puissance, qui fabriquent plus d'un million de chevaux-vapeur par an.