Deux d'entre eux décident d'aller chercher des secours. Ils marchent dix jours durant. Exténués, sur le point de se coucher pour mourir, ils rencontrent enfin un berger qui déclenche l'alerte. Des hélicoptères de l'armée de l'air chilienne iront chercher leurs quatorze compagnons d'infortune.
Ils étaient décidés à cacher leurs actes de cannibalisme, mais la découverte des cadavres mutilés au pied du volcan Tinguiririca les accuse. Dans la presse internationale, des polémiques s'élèvent : les survivants – tous catholiques de surcroît – avaient-ils le droit de manger de la chair humaine pour pouvoir subsister ?
Pour se justifier, certains évoquent les transplantations cardiaques, d'autres le symbolisme du sacrement de la communion. L'Église ne leur refuse pas l'absolution : « Votre vie est un don de Dieu » déclare le prêtre qui célèbre pour eux la messe de Noël tandis qu'un théologien de L'Osservatore Romano, le P. Gino Concetti, écrit : « Si les faits se sont véritablement déroulés comme le racontent les survivants, on ne peut qualifier leur action, même du point de vue catholique, de cannibalisme. La nécessité de survivre enlève tous les aspects négatifs de leur comportement. »
L'accident du « Tupolev »
Tragique accident au 30e Salon aéronautique du Bourget. Le Tupolev 144, avion supersonique soviétique, explose en vol le 3 juin 1973. Il s'écrase sur Goussainville (Val-d'Oise), commune proche du Bourget, provoquant la mort de 13 personnes : les 6 membres de l'équipage et 7 habitants, dont 5 enfants. On dénombre 28 blessés ; 15 maisons sont détruites. Imprudence ou incident technique ? L'enquête se poursuit à la fin du mois de juin.
Cette catastrophe – la 6e depuis 1961 – est la plus meurtrière qui se soit passée à l'occasion des démonstrations aéronautiques du Bourget. Une partie de l'opinion se demande si une telle manifestation au-dessus d'une région urbanisée doit être autorisée. Le gouvernement a déclaré que cette catastrophe ne remettait pas en cause l'avenir du Salon et des vols supersoniques.