Autoroute A6. 14 juin. Un poids lourd garé sur le bas-côté se met subitement en marche et heurte deux voitures de plein fouet : 3 morts, 2 blessés graves. Le chauffeur est écroué.
Près de La Ferté-Saint-Aubin (Loiret), dans la nuit du 24 au 25 avril (retour de Pâques). Un camion percute une file de voitures arrêtées dans un embouteillage : 3 morts, 7 blessés.
Le milliard de Mulhouse
Le hold-up le plus fabuleux jamais commis en France s'est déroulé sans bruit, sans effraction, sans témoin, à la poste de Mulhouse.
Le 28 octobre 1972, 6 h du matin. Le caissier de la poste centrale descend à la chambre forte. C'est la fin du mois ; des sommes considérables y sont entreposées : plus de 20 millions de francs. La porte blindée résiste. Croyant la combinaison déréglée, le caissier fait venir un spécialiste. Quand ils pénètrent dans la chambre forte, c'est la stupéfaction : dans le coffre ouvert il manque 11 708 600 F. L'alerte est donnée. Il est 9 h. Le hold-up, vraisemblablement, a été commis dans la nuit entre 20 h et 6 h du matin. Si l'on en juge par la minutie et la maîtrise avec lesquelles les cambrioleurs ont opéré, il s'agit là d'un méfait hors série. Habiles et parfaitement préparés, ils ont ouvert sans effraction les grilles extérieures et les quatre portes qui conduisent à la chambre forte ; le système d'alarme relié au logement du receveur principal a été neutralisé ; puis, connaissant la combinaison du coffre, ils l'ont ouvert sans difficulté. Prudents, ils n'ont pris que des coupures usagées. Dernière précaution : en repartant, ils ont tout refermé avec soin, se ménageant ainsi une plus grande marge de sécurité.
L'enquête aussitôt ouverte a conduit à une première constatation : les locaux de la poste centrale sont presque déserts la nuit, hormis la présence de deux téléphonistes de permanence dans un autre corps de bâtiment. Les rondes avaient même été supprimées, faute de personnel.
D'autre part, surprenante découverte, vingt-six personnes au moins dans la poste ont accès à la chambre blindée et au coffre. Quelques jours après le hold-up, trois hauts fonctionnaires des PTT, dont le receveur principal de Mulhouse, font l'objet de mesures de suspension. Les enquêteurs ne manquent pas de rapprocher cette affaire du vol, seize mois plus tôt, de la poste de Strasbourg. On se demande si l'on n'est pas en présence d'un gang des PTT en Alsace.
Le 16 décembre, le juge d'instruction annonce qu'une prime de 500 000 F est offerte pour tout renseignement permettant l'arrestation des cambrioleurs. Prime fabuleuse pour vol fabuleux. Mais six mois plus tard, en juin 1973, le mystère reste total.
Une aventure inhumaine dans la cordillère des Andes
À Montevideo, le 13 octobre 1972, quarante personnes prennent place dans le Fokker 47 qui doit les emmener à Santiago du Chili. Après l'escale de Mendoza, en Argentine, on perd toute trace de l'appareil. Les recherches ne donnent aucun résultat et sont abandonnées quelques jours plus tard. L'avion a disparu à tout jamais, pense-t-on, dans l'immense enfer blanc de la cordillère des Andes.
Tragédie
En réalité, à 180 kilomètres au sud-est de Santiago, un petit groupe de naufragés apprend, par l'intermédiaire d'un poste de radio remis tant bien que mal en état de marche, qu'ils ne peuvent plus compter sur aucun secours. Ils sont les derniers survivants d'une aventure aussi tragique que celle du radeau de la Méduse.
Pris dans le brouillard, ballotté par les trous d'air, le pilote de l'avion désemparé s'est trouvé brusquement face à une paroi rocheuse. Il réussit à l'éviter et parvient, après une longue glissade, à toucher le sol en catastrophe. Sous le choc, le Fokker 47, cassé en deux, tombe au fond d'un puits de 3 000 mètres. Huit passagers sont tués.
Survivre
Une douzaine de rescapés qui tentent de gagner un abri sont emportés par une avalanche. Pour les autres, la vie s'organise : une vie inhumaine, incroyable, dans un isolement complet, par moins 20 °C.
Avec les rares instruments médicaux qu'ils peuvent retrouver, ils luttent d'une façon dramatique pour garder en vie leurs compagnons blessés, et tentent une opération chirurgicale. L'un d'eux, étudiant en médecine, extrait un morceau de métal qui a pénétré dans l'intestin d'un des blessés ; mais il meurt. Le seul désinfectant dont disposaient les naufragés des Andes : quelques bouteilles d'eau de Cologne !
Cannibalisme
En quatre jours, les vivres récupérés dans les débris de l'avion sont épuisés. Ils n'ont plus comme ressources que quelques décoctions d'herbe à âne et de minuscules racines. Pour survivre, tous les tabous religieux tombent : ils doivent se nourrir des cadavres de leurs compagnons...