Un accord Tanaka-Chou En-lai prévoyant l'échange d'ambassadeurs marque le point de départ de la reprise des relations normales entre les deux grandes puissances.
À Moscou, Washington et Formose se manifestent sinon des déconvenues, du moins des réticences. L'URSS, malgré la perspective d'investissements japonais en Sibérie, retarde la négociation du traité de paix. Les États-Unis ne cachent pas leurs inquiétudes. Quant à Formose, que les Japonais ont reconnue comme partie intégrante de la Chine continentale, ses dirigeants parlent d'un coup de poignard dans le dos.
Jordanie
Amman. 2 380 000. 25. 3,4 %.
Économie. PNB (69) 273. Énerg. (*70) : 295. C.E. (69) : 7 %.
Transports. (*70) : 15 400 + 5 900. (*70) : 168 565 000 pass./km.
Information. (70) : 5 quotidiens ; tirage global : 56 000. (70) : *150 000. (69) : *25 000. (70) : fréquentation : 2 M. (70) : 31 000.
Santé. (70) : 609. Mté. inf. (70) : 36.
Éducation. (69). Prim. : 259 388. Sec. et techn. : 88 090. Sup. : 4 463.
Institutions. État indépendant le 22 mars 1946. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1951. Souverain : Hussein ibn Talal ; succède à son père en 1952. Premier ministre : Zeid Rifaï.
La situation s'assainit
Le régime hachémite, malgré les secousses qu'il subit, paraît être l'un des plus stables du Proche-Orient. Le roi Hussein parvient à assainir la situation intérieure, améliorer les perspectives économiques, réduire l'isolement de son pays dans le monde arabe, tout en pavant la voie à un éventuel règlement avec Israël.
Complot
Les ennemis du régime ne désarment pas pour autant. Selon la presse libanaise, le souverain aurait échappé en novembre à un attentat. Le roi admet, quelques jours plus tard, qu'un complot avait été fomenté, avec la complicité de l'un de ses officiers, par la résistance palestinienne et la Libye. Et tandis que le souverain se trouve en visite officielle aux États-Unis, les services de sécurité jordaniens appréhendent, début février 1973, une vingtaine de fedayin – dont un responsable du Fath dénommé Abou Daoud – qui venaient de traverser la frontière clandestinement. Abou Daoud, dans une confession télévisée, confirme la version officielle selon laquelle l'objectif du commando était de capturer des membres du gouvernement et des responsables pour les échanger contre des militants palestiniens emprisonnés. Le 21 février, dix-sept membres du groupe, dont Abou Daoud, sont condamnés à mort. Leur peine devait être commuée par le roi le 14 mars, à la suite de diverses interventions arabes et internationales, dont celle – inhabituelle – du praesidium du Soviet suprême.
Pour mieux contrôler le pouvoir, le roi nomme, le 5 mars, à la tête des services de renseignements un homme connu à la fois pour sa fidélité inconditionnelle au trône et son extrême fermeté : Mohamed Rassoul Kilani. Le 26 mai, il charge son ami d'enfance et confident, Zeid Rifaï, de former un nouveau gouvernement.
Dépendance
Le roi Hussein, lors de son entretien avec le président Nixon à Washington le 6 février, avait obtenu des assurances que les États-Unis déploieraient des efforts particuliers pour favoriser un compromis entre Israël et la Jordanie. En attendant, le chef de la Maison-Blanche se serait engagé à livrer à Amman notamment deux escadrilles de chasseurs à réaction F-5 et à participer au financement de divers projets de développement. Washington a, d'autre part, versé en guise d'aide au Trésor jordanien 60 millions de dollars. Au total, les subsides étrangers représentent plus de 70 % du budget pour 1973.
C'est précisément pour « libérer l'économie jordanienne de sa dépendance à l'égard de l'étranger » que le gouvernement lance, en novembre, un plan triennal de développement, prévoyant des investissements de l'ordre de 2,5 milliards de francs. Parmi les objectifs figurent la création de 70 000 nouveaux emplois, l'augmentation du PNB de 217 à 273 millions de dinars, le relèvement du revenu annuel par tête d'habitant de 106 à 123 dinars. Le 30 avril, le gouvernement annonce qu'il investira 44,7 millions de francs pour le développement de la vallée du Jourdain et la réinstallation de 130 000 personnes qui avaient fui la région lors des combats avec Israël dans les années 1967-70.