– Renault, bien sûr, conserve sa première place, mais la grève de l'usine du Mans en mai 1971 a entraîné la perte de 60 000 véhicules. Aussi la Régie se contente-t-elle de maintenir ses positions, avec 1 069 070 voitures particulières produites en 1971 (+ 1,3 %), dont 628 301 (− 2,4 %) ont été vendues sur les marchés étrangers.

– Enfin, Peugeot marque un temps de repos après le score brillant de 1970 où sa production avait progressé de 18 %. En 1971, avec 620 992 véhicules (dont 559 482 voitures particulières), sa production n'augmente que de 7,7 % par rapport à 1970. Dans ce total, chaque catégorie de voitures conserve un pourcentage sensiblement égal, où se détachent pourtant les gammes 204 (27 % de la production) et 504 (27 %), suivies par les gammes 304 (20,8 %) et 404 (20,3 %).

Les ventes à l'exportation ont atteint 292 875 véhicules, soit + 13,4 % par rapport à 1970. C'est toujours l'Allemagne qui vient en tête des marchés d'exportation, mais les records ont été enregistrés en Grande-Bretagne où les ventes de Peugeot ont progressé de 230 % en 1971.

– Le nombre de voitures étrangères vendues en France a peu varié en 1971, en dépit de l'accélération globale des ventes. Sur 100 voitures immatriculées en France, 20 sont sorties des chaînes de montage étrangères, dont 10 venaient d'Allemagne.

Cyclomoteurs la France toujours au 1er rang

Avec 1 135 000 cyclomoteurs produits en 1971 (+ 3 %), la France a conservé sa place de 1er producteur mondial devant le Japon. Plus de un véhicule sur trois (35 %) a été vendu à l'étranger.

Trois performances

En dépit des prévisions pessimistes de certains constructeurs étrangers (Fiat notamment), l'automobile continue à bien se porter. Accusée de tous les maux par ceux qui lui reprochent de polluer l'air, d'embouteiller et de défigurer les villes, et, pour finir, menacer les vies humaines, l'automobile n'en fait pas moins chaque jour de nouveaux adeptes que même l'augmentation sensible des prix ne suffit pas à refréner.

C'est ce que confirme le bulletin de la Chambre syndicale des constructeurs français en mars 1972. Ce mois-là, en effet, trois records ont été battus :
– record de production. Pour la première fois dans l'histoire de l'automobile française, la production mensuelle de véhicules automobiles a dépassé le cap des 300 000 unités. 320 114 véhicules ont, en effet, été construits, dont 286 919 voitures particulières (autre record absolu) ;
– record d'exportations, avec 172 642 véhicules, dont 161 318 voitures particulières, livrées hors métropole ;
– record de ventes sur le marché français, avec 205 493 véhicules immatriculés, dont 180 130 voitures particulières.

Pour l'ensemble du premier trimestre 1972, ce sont 905 547 véhicules (+ 13,1 %), dont 811 372 voitures particulières, qui ont été construits en France, tandis que 475 015 véhicules (+ 12,3 %) étaient livrés à l'étranger. La progression la plus sensible était enregistrée par Citroën, dont la production augmentait de 26,9 % par rapport au premier trimestre de 1971, confirmant ainsi sa brillante deuxième place.

Aérospatiale

Premières commandes de « Concorde »

Pour l'industrie aéronautique française et ses associées allemande, britannique, canadienne, espagnole, italienne et néerlandaise, l'année 1972 restera celle du démarrage effectif des ventes des trois grands programmes civils lancés à la fin de la précédente décennie (afin de prendre en partie le relais des fabrications militaires) : Concorde, Airbus et Mercure.

Confort identique

Le 9 novembre 1971, Air France passait à Airbus Industrie une première commande ferme de six Airbus A-300 B type B 2, assortie d'une option sur dix appareils identiques. Trois appareils seront livrés en 1974 à la compagnie nationale, trois autres en 1975. Le prix unitaire annoncé est de 65 millions de francs ; la version choisie, dite B 2, légèrement allongée par rapport au dessin initial, sera capable de transporter jusqu'à 292 passagers et offrira un confort identique à celui des grands long-courriers.