Les réunions successives jusqu'au printemps accentuent ces réserves. Mais les dirigeants des centrales se voient poussés par le mouvement des nouvelles bases syndicales ; les délégués d'usine, notamment dans les syndicats de métallurgistes, tendent vers l'unité, indépendamment des autres fédérations de catégories.

Avec la discussion sur les réformes au niveau du gouvernement, les centrales syndicales semblaient dépassées par la vocation même qu'elles s'étaient donnée : le contrôle de leurs adhérents exigeait d'elles une constante relance de la revendication en dépit des avertissements multipliés sur les perspectives plutôt sombres de la situation économique. L'automne chaud et ses revendications avaient abouti à une augmentation de 25 % du coût du travail ; les outillages des entreprises les plus diverses étaient sous-employés par un développement de l'absentéisme dans des proportions qu'il n'avait jamais connues. Au printemps, le taux moyen d'augmentation de la production semblait devoir atteindre environ 5,1 % pour l'année en cours, chiffre insuffisant pour une relance réelle.

Mais surtout, la crise de confiance des industriels, les difficultés de la petite et moyenne industrie, incapable de faire face aux augmentations diverses, ralentissaient les investissements privés, tandis qu'au sein du gouvernement même le développement des investissements publics se voyait limité par les objections des républicains ou des sociaux-démocrates.

En mai et juin, toutefois, un plan d'investissements d'État pour le développement du Midi est mis au point. Et un programme de mesures conjoncturelles est annoncé pour la fin de juin. Un accord sur l'amélioration des conditions de travail signé chez Fiat le 19 juin, après soixante jours de négociations et de grèves partielles, introduit une profonde réforme dans l'entreprise : les modes de fabrication seront désormais établis en accord avec des comités ouvriers, et le pouvoir syndical à l'intérieur de l'entreprise en tire un accroissement notable.

Malgré la volonté de la majorité gouvernementale de ne pas dramatiser le résultat des élections du 13 juin et d'éviter la crise, l'été s'ouvrait sous des auspices incertains.

Liechtenstein

22 000. 137. 3,1 %.
Information. (64) : 900 fauteuils ; fréquentation : *0,07 M. (68) : 8 571.
Éducation (67). Prim. : 2 295. Sec. et techn. : 856.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1921. Souverain : Francis Joseph II ; succède à son grand-oncle en 1938. Chef du gouvernement : Alfred Hilbe.

Luxembourg

338 000. 131. 0,7 %.
Économie. PNB (68) 2 277. Production (65) : A 6 % + I 51 % + S 43 %.
Transports. (*68) : 250 M pass./km, 640 M t/km. (*68) : 78 000 + 11 700. (*68) : 43 032 000 pass./km.
Information. (65) : 7 quotidiens ; tirage global : 158 000. (67) : 133 000. (68) : *52 000. (68) : 21 900 fauteuils ; fréquentation : 1,9 M. (68) : 97 978.
Santé (67). 332. Mté inf. (68) : 16,7.
Éducation (67). Prim. : 36 625. Sec. et techn. : 15 269. Sup. : 667.
Institutions. Grand-duché indépendant. Constitution de 1868. Souverain : grand-duc Jean ; succède à sa mère, la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964. Premier ministre : Pierre Werner.

Malte

323 000. 1 020. 9,6 %.
Économie. PNB (67) 587. Énerg. (*68) : 978. C.E. (68) : 19 %.
Transports. (*68) : 31 500 + 9 300. (*68) : 169 486 000 pass./km.
Information. (67) : 7 quotidiens. (67) : 87 000. (68) : 37 000. (68) : 31 000 fauteuils ; fréquentation : 3,8 M. (68) : 33 092.
Santé (65). 468. Mté inf. (68) : 27,4.
Éducation (66). Prim. : 27 061. Sec. et techn. : 5 319. Sup. : 406.
Institutions. État indépendant le 21 septembre 1964. Constitution de 1964. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Anthony Mamo. Premier ministre : Dominic Mintoff.

Tournant

Changement de cap à Malte après la victoire des travaillistes aux élections générales du 16 juin 1971. Moins de deux semaines après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Dom Mintoff renvoie successivement le chef de la police et le gouverneur représentant la couronne britannique, avant d'exiger le départ de l'amiral Birindelli, commandant les forces de l'OTAN basées à Malte. En même temps, il adresse à Londres une demande de révision des accords de 1964, qualifiés « d'arrangement de maître à esclave », et interdit provisoirement ses côtes à la VIe flotte américaine.