La vente des voitures de plus de 11 CV a légèrement diminué par rapport à 1968 (– 20 000), tandis que, en revanche, la catégorie des moins de 6 CV augmentait sensiblement (+ 160 000).

Pour la Chambre syndicale des constructeurs, le phénomène le plus remarquable paraît être le ralentissement du taux d'expansion au cours des trois dernières années : 6,5 %, contre 10 % de 1963 à 1967 et 10,6 % de 1958 à 1963.

Renault-Peugeot en tête

Renault, qui a passé le cap du million de véhicules en 1969 et assure 42 % de la production française, et Peugeot, qui confirme sa place de brillant second, poursuivent de concert une expansion brillante qui contraste avec les difficultés des deux autres constructeurs français, Citroën et Simca. Citroën, malgré ses accords avec NSU, Fiat et Maserati, a bien du mal à présenter une gamme assez complète pour répondre à toutes les demandes ; en mai, Fiat demandait au gouvernement français d'augmenter sa part dans le capital Citroën.

Simca, de son côté, pour échapper à une mauvaise réputation tenace, devrait abandonner son nom pour celui de Chrysler-France.

Étudiée sur une période de cinq ans, l'évolution des quatre grands se révèle frappante. D'un côté, Renault, dont la production de voitures particulières passe de 504 507 véhicules en 1965 à 911 264 en 1969, et Peugeot, de 266 798 à 440 717 ; de l'autre, Simca, qui reste au 4e rang des constructeurs français, avec une progression en dents de scie de 237 486 à 351 403 véhicules, et Citroën, qui plafonne de 413 403 à 425 508 unités. Sur le marché intérieur, le recul de cette dernière est encore plus frappant, puisque ses immatriculations en France ont diminué de 21 % en cinq ans : en 1965, Citroën représentait 29,2 % des voitures particulières vendues en France, et 18 % en 1969 ; pendant le même laps de temps, Renault passait de 26,5 % à 28,5 %, Peugeot de 15,3 % à 18,94 % et Simca de 12,9 % à 10,11 %. Ainsi, en cinq ans, Citroën est passé du premier au troisième rang sur le marché français, dépassé successivement par la Régie Renault, puis par Peugeot.

Les firmes étrangères

Mais cette photographie en pourcentages ne reflète qu'imparfaitement l'évolution d'un marché qui a augmenté de 29 % en cinq ans, passant de 1 057 000 à 1 365 000 voitures particulières et commerciales achetées par les Français. Cette augmentation a surtout profité aux marques étrangères : en 1965, 86 % des voitures vendues en France étaient produites par des constructeurs français et 14 % seulement par des firmes étrangères ; mais, en 1969, ces pourcentages respectifs étaient de 76 % et de 24 %. Les progrès les plus marquants étaient enregistrés par Fiat (passant de 2,8 % des immatriculations françaises en 1965 à 7,6 % en 1969) et par Ford (3,6 % en 1965, 5,27 % en 1969), suivis par Opel (4 % en 1969), British Leyland (2 %) et Volkswagen (1,33 %).

Le retour des deux-roues

Les Français viennent de redécouvrir en grand nombre les charmes et les mérites des deux-roues. Stationnaires depuis plusieurs années, les ventes de bicyclettes ont, en effet, progressé très sensiblement en France depuis deux ans, et singulièrement en 1969 ; l'an dernier, près de 1 700 000 petites reines ont été achetées (+ 17 % et + 85 % par rapport respectivement à 1968 et à 1967). La production nationale en a moins bénéficié que la concurrence étrangère. En quatre ans, les importations françaises de bicyclettes ont été multipliées par 13, passant de 27 000 en 1966 à 360 000 en 1969 (260 000 de fabrication italienne et 73 000 de fabrication belge). D'Italie viennent surtout les vélos pliables, qui prennent place facilement dans le coffre d'une voiture : une bicyclette sur trois vendues en France, en 1969, était de ce type. Cet engouement provient plus d'une mode que d'une véritable utilisation. D'autre part, la motocyclette (plus de 125 cm3 de cylindrée) revient en force, elle aussi. En 1964, on avait immatriculé en France 1 117 motos, dont une seule produite en France (une Liberia de 175 cm3) — 3 260 l'ont été en 1968 et 7 325 en 1969 ; toutes étaient importées, surtout du Japon. Arrêtée en France il y a sept ans, la fabrication des motos vient de reprendre : au début de 1969, Motobécane a sorti une 125 cm3. Enfin, la France reste le premier constructeur du monde de cyclomoteurs (cylindrée comprise entre 50 et 125 cm3) ; elle en a fabriqué plus de 1 900 000 en 1969.

Aéronautique

L'industrie aérospatiale est née

La création officielle, 1er janvier 1970, de la Société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS), plus connue désormais sous la désignation l'Aérospatiale, est l'événement de l'année.