Signalons enfin le rachat (annoncé le 15 janvier 1970) par Renault, Peugeot et Alsthom de la majorité des établissements Brissonneau et Lotz (218 millions de chiffre d'affaires annuel), dont les activités sont pour moitié la fabrication de locomotives et pour l'autre moitié — qui se développe sensiblement depuis quelques années — le montage des voitures pour divers constructeurs (Renault et Opel, filiale allemande de General Motors).

D'une façon générale, les industries mécaniques ont connu en 1969 une année soutenue et cette tendance se poursuivait à la veille de l'été de 1970. Le chiffre d'affaires total hors taxes de cette branche — 42,8 milliards de francs en 1969 — a progressé de 14,5 % en francs courants (et de 11 % si l'on tient compte de l'augmentation des prix). Pour les années précédentes, l'augmentation avait été de 9 % en 1968, de 5 % en 1967 et de 9 % en 1966.

Augmentation des effectifs

Chacun des groupes d'activité qui composent les Industries mécaniques et transformatrices des métaux a connu une évolution voisine de la moyenne : industries d'équipement, 14,5 % ; industries de précision, optique 12,5 % ; transformation des métaux, 15,5 % (la hausse des prix des matières premières et plus particulièrement des produits cuivreux s'est fait sentir d'une manière sensible ; machinisme agricole, 15,5 % (après une progression de 20 % au cours des neuf premiers mois de 1969, l'activité de ce groupe est en fléchissement) ; industries connexes, 15,5 %.

Les exportations — 12,4 milliards de francs — ont moins progressé (20 %, contre 12 % en 1968) que les importations (22 %, contre 11 %). Ces dernières se sont élevées à 14,60 milliards de francs. La balance commerciale de la branche a été déficitaire. Mais pour la première fois de mémoire de constructeur, la balance commerciale a été équilibrée dans le secteur de la machine-outil ; elle était négative jusqu'en 1968.

Pour la première fois depuis 1964, le total des effectifs (651 000 salariés à la fin de décembre) a augmenté (2 % en 1969) ; la masse salariale (10,42 milliards de francs) a progressé de 11,5 % (contre 7 % l'année précédente).

Enfin, pour la durée du VIe plan (1970-75), les industries de la mécanique et de transformation des métaux ont proposé un taux de croissance de 9 à 10 % par an (en volume). Pour tenir cet objectif, les entreprises de la branche devraient parvenir à accroître chaque année leurs exportations de 13 à 14 % et leurs ventes sur le marché intérieur de 8 % environ. Ce rythme devrait permettre d'augmenter chaque année d'environ 20 000 le nombre des emplois offerts par les industries mécaniques, malgré un progrès de productivité de quelque 5 % par an.

Automobile

L'exportation prend le relais du marché intérieur

Avec près de 2 millions et demi de véhicules produits, l'industrie automobile française a, malgré les restrictions de crédit décidées par le gouvernement, marqué, en 1969, une progression de plus de 18 % par rapport à 1968.

– Sur le marché intérieur, 1 097 866 voitures françaises ont été vendues, auxquelles se sont ajoutées 264 298 voitures étrangères, soit une progression totale du marché de 9,9 %.

– À l'exportation, plus d'un million de voitures particulières et plus de 100 000 véhicules utilitaires ont été livrés à l'étranger, soit une augmentation spectaculaire de 22,6 %.

Le marché intérieur

Cette évolution s'est affirmée au cours du premier trimestre 1970, où la production a augmenté de 14,4 % par rapport à la période correspondante de 1969 : 723 599 véhicules (dont 640 402 voitures et 83 197 camions) ont, en effet, été produits, contre 632 312 en 1969.

Cependant, le ralentissement constaté sur le marché intérieur depuis l'automne s'est confirmé au début de l'année, où une diminution de 5,1 % des immatriculations a pu être constatée. Le maintien élevé du rythme de production n'a pu être obtenu que grâce à un effort soutenu sur les marchés étrangers, où les ventes de voitures françaises ont augmenté de 30 % et celles de véhicules utilitaires de 62,4 %. Au mois de mars 1970, sur 100 véhicules produits en France, 56 ont été vendus à l'étranger !

Le parc français

Au 1er janvier 1970, 56 % des ménages français possédaient une automobile. À cette date, le parc automobile de la France comprenait 13 717 000 véhicules (soit une augmentation de 677 000 par rapport au 1er janvier 1969), parmi lesquels 5 610 000 voitures de 6 à 10 CV (+ 510 000).