Il faut rappeler, enfin, les investissements considérables entrepris pour alimenter en eau la région.

Les problèmes concernant la Corse se posent d'une manière spécifique, et son insularité est déjà ressentie au niveau du recensement. Les chiffres sont parus avec retard et ne regroupent pas les mêmes données.

La population totale, en 1968, est de 269 831 habitants, contre 275 500 en 1962. La perte de population est donc minime.

Le programme touristique pour 1969, prévu par l'État, porte sur les aménagements suivants : Bigglia (sud de Bastia), poursuite des travaux ; Coti-Chiavari, 1re tranche des travaux permettant de construire plusieurs hôtels ; Coti-Chiavari-Propriano, amorce de la liaison routière ; golfe de Sagone, équipements hôteliers ; Balague (étude d'un barrage), Pinia (travaux d'infrastructure), deux zones d'accueil prévues dans le parc régional. Enfin, l'étude du barrage de Porto-Vecchio-Bonifacio-Santa-Maria se poursuit.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : + 343 287

1962-1968 : + 389 940

La région enregistre la croissance totale la plus forte de France (+ 17 % entre 1962 et 1968). Tous les départements de la région y participent. Cette croissance démographique exceptionnelle pose de lourds problèmes. Le nombre d'emplois créés a été, en pourcentage, particulièrement important (+ 18 %) ; mais la main-d'œuvre disponible à la recherche d'un emploi a notablement augmenté (+ 137 %) et, surtout, demeure la plus élevée du pays (4,8 % par rapport à la population).

Rhône-Alpes

Le dynamisme de la région a souvent été célébré. Peut-être faudrait-il souligner plus encore le souci de concertation et de cohérence qui marque tous les travaux des différentes organisations qui s'attachent à son aménagement. Plusieurs organismes d'études ont, en effet, été mis en place. Ils quadrillent littéralement la région et doivent par leur collaboration permettre un développement rationnel de ses huit départements.

Il faut signaler, en particulier, les études de l'OREAM de Lyon - Saint-Étienne, de l'ORESA (Organisation pour l'aménagement du sillon alpin) et de l'OREVARM (Organisation pour l'aménagement de la vallée du Rhône moyen), dernier-né de ces organismes, chargé d'harmoniser les schémas directeurs de Valence, Romans, Annonay et Montélimar en liaison avec les groupements d'urbanisme de Donzère et des gorges de l'Ardèche.

Les trois pôles de la métropole, Lyon, Grenoble et Saint-Étienne, continuent leurs efforts de restructuration.

À Lyon, le Centre directionnel de la Part-Dieu prend forme. Après la construction de la Maison de la radio et d'un très grand centre EDF-GDF, la fin de 1969 verra l'ouverture d'un nouveau chantier pour la construction d'un immeuble de bureaux de treize niveaux. Les projets tendant à créer un très grand centre commercial se précisent. En même temps, les études préliminaires pour la construction de la première ville satellite de Lyon, à l'Isle d'Abeau, s'achèvent.

Le Livre blanc de l'agence d'urbanisme de l'agglomération grenobloise, paru en avril 1969, fixe les priorités immédiates et à terme de Grenoble. Réalisation de la ville neuve de Grenoble-Echerolles et rénovation du centre traditionnel sont à l'ordre du jour.

Sur le plan économique, deux des projets de zones industrielles apparaissent particulièrement importants :

– réalisation d'une zone industrielle de recherche scientifique et technique (ZIRST), qui ne pourra se faire que par un renforcement des liaisons entre l'université et le secteur privé ;

– création d'une zone industrielle de 1 800 ha à 10 km de Grenoble, qui se situerait dans la région de Morraux-Pohenas. Cette zone aurait une vocation industrielle du type lourd et serait destinée plus particulièrement à la pétrochimie et à la métallurgie.

Troisième centre de la métropole, Saint-Étienne est en proie à de nombreuses difficultés. Une étude parue en 1968 conclut à la nécessité de créer, avant 1972, 16 000 emplois nouveaux, dont 13 000 emplois industriels et 3 000 emplois tertiaires.

Pour surmonter ces difficultés, il est indispensable à la fois de désenclaver l'agglomération stéphanoise et de renforcer sa vocation dans certains secteurs spécialisés, particulièrement dans la mécanique et la machine-outil.