1962-1968 : 339 799

La population de la Région parisienne a atteint, en 1968, 9 220 000 habitants, contre 8 470 000 en 1962, soit une augmentation de 750 000, ou encore une progression de 8,8 %. Ce résultat traduit, néanmoins, un fléchissement de la croissance démographique, dû essentiellement à une chute du solde migratoire annuel moyen, qui de + 1,1 % (entre 1954 et 1962) passe à + 0,7 % (entre 1962 et 1968). L'accroissement démographique naturel est demeuré pratiquement identique et voisin de + 0,8 %.

Le mouvement n'est pas homogène au sein de la région. Le point le plus frappant est la diminution de la population de Paris, situation qui prolonge la tendance de 1954 à 1962 (la capitale avait déjà perdu 100 000 habitants). Les pertes, cette fois, dépassent 200 000 habitants en six ans. La baisse atteint tous les arrondissements.

Tous les autres départements voient leur population augmenter de manière diversifiée. Le solde migratoire annuel moyen de chaque département, en pourcentage, est le suivant : Paris — 1,7 %, Seine-et-Marne + 1,8 %, Yvelines + 2,9 %, Essonne + 5,6 %, Hauts-de-Seine + 0,1 %, Seine-Saint-Denis + 1,5 %, Val-de-Marne + 1,5 %, Val-d'Oise + 2,9 %.

Territoires d'outre-mer

Profondes réformes du statut de la Nouvelle-Calédonie

Le régime minier, administratif et fiscal de la Nouvelle-Calédonie a été profondément modifié par le Parlement, en décembre 1968, malgré l'opposition du député du Territoire. Les élus de l'Union calédonienne, partisans d'une large décentralisation administrative, interprètent cette décision comme portant atteinte aux compétences territoriales. Le climat politique local n'en est pas détérioré pour autant.

La mise en valeur économique de l'île doit largement profiter de la création d'une seconde société productrice de nickel, la Compagnie française minière du Pacifique (COFIMPAC). Participe à cette société le groupe américain INCO, qui contrôle 65 % de la production et 70 % de la commercialisation du nickel des pays non socialistes.

L'entrée en activité de la COFIMPAC ne semble cependant pas devoir intervenir avant 1974 et, pour l'instant, la société le Nickel poursuit seule l'exploitation du sous-sol calédonien.

Territoire des Afars et des Issas : climat de détente, mais difficultés économiques

La tension des années 1966 et 1967 paraît ne plus persister qu'à l'état de mauvais souvenir (Journal de l'année 1967-68). Un net climat de détente se manifeste et la minorité Somali-Issa, qui avait un moment boycotté la vie politique et économique, reprend lentement sa place.

À l'origine de ce changement d'attitude, le comportement nouveau des dirigeants de la république de Somalie qui mettent en veilleuse leurs revendications territoriales sur Djibouti.

Aux élections législatives de novembre 1968, le parti gouvernemental, que conduit Ali Aref, leader de la majorité des tribus Afar, enlève 26 des 32 sièges de la Chambre des députés. La tendance qui s'était dégagée à l'occasion du référendum de mars 1967 se confirme donc. Conséquence logique de cette évolution, Ali Aref est réélu, quelques jours plus tard, président du Conseil. Il forme un gouvernement homogène semblable au précédent.

Le départ, en janvier 1969, de Louis Saget, remplacé au poste de haut-commissaire de la République par D. Ponchardier, n'entraîne aucun changement dans la politique de Paris.

La majorité gouvernementale s'en trouve satisfaite, car l'absence de toute ressource économique sérieuse, le maintien d'un trafic portuaire réduit dû à la fermeture du canal de Suez, l'augmentation importante du budget local — notamment du fait d'un accroissement des dépenses publiques de plus de 10 % — constituent des thèmes permanents de préoccupation et nécessitent le renforcement de l'aide financière accordée par la métropole.

C'est essentiellement derrière Hassan Gouled, ancien conseiller de l'Union française, ancien vice-président du conseil de gouvernement, que se regroupent les opposants irréductibles. Pour faciliter leur action, Hassan Gouled a créé un nouveau parti : l'Union populaire africaine (UPA), représenté à la Chambre grâce aux votes des Issas.

Coopération

Les chefs d'État d'Afrique noire s'inquiètent après le départ de De Gaulle

Après la retraite du général de Gaulle à Colombey, un vent d'inquiétude souffle sur toutes les capitales d'Afrique francophone. Les dirigeants des anciennes possessions africaines de la France n'ont eu, depuis leur accession à l'indépendance en 1960, que deux interlocuteurs : le général lui-même et Jacques Foccart, secrétaire général à la présidence pour les affaires africaines et malgaches, remplacé par D. Pépy durant l'intérim d'A. Poher, puis réintégré par Pompidou.

Une stature africaine

Il est clair, d'autre part, que, en dépit de toutes les déclarations officielles destinées à rassurer les Africains depuis trois ou quatre années, le gouvernement français, s'il reste fidèle au principe de la coopération, maintient pourtant le montant global des crédits à un plafond constant.