Parmi les séismes peu importants, qui n'ont provoqué au pire que de légers dégâts, figurent ceux de Tachkent (la ville en était, en novembre 1967, à sa 803e secousse depuis le tremblement de terre destructeur du 26 avril 1966), du Maroc (en particulier en juillet 1967), d'Espagne (août 1967), de Sibérie orientale, du Valais, du Malawi, de Krusevo (Yougoslavie, décembre 1967), des Grisons, d'Italie (Teano, Terni et Florence), d'Australie, du Liban...

Déjà d'une autre catégorie sont les tremblements de terre d'Algérie (Oranie, 9 morts, juillet 1967 ; Constantinois, 1 mort, février 1968), du Japon (1 mort, dégâts importants dans les îles de Shikoku et Kyushu, février, mars et avril 1968), du Chili (1 mort, destructions considérables, décembre 1967).

Magnitude et intensité

Les spécialistes disposent, pour définir chaque tremblement de terre, de deux échelles : l'échelle des magnitudes et l'échelle des intensités.

La magnitude définit l'énergie libérée lors d'un séisme. L'échelle est établie (selon les formules mises au point par Richter et Gutenberg) en tenant compte des amplitudes des mouvements du sol enregistrés dans de multiples observatoires existant sur toute la planète, et en tenant compte également de la distance qui sépare chaque station de l'épicentre du séisme.

La magnitude est donc indépendante du lieu d'observation et de l'observateur. Elle va de 1 à 9, en suivant une progression logarithmique. Un séisme de magnitude 3 n'est, en général, ressenti qu'aux environs de l'épicentre ; un tremblement de terre de magnitude 4,5 peut déjà causer des dégâts ; des secousses de magnitude supérieure à 7 figurent parmi les séismes importants.

Depuis qu'on étudie les tremblements de terre, c'est-à-dire depuis une soixantaine d'années, on n'a jamais relevé de magnitude 9. On pense que le grand tremblement de terre de Lisbonne (1755) avait la magnitude 9. Plusieurs séismes de magnitude supérieure à 8 se sont produits depuis le début du siècle. Un des plus violents, et aussi un des plus récents, le séisme de l'Alaska du 27 mars 1964, avait une magnitude de 8,4.

L'intensité, mesurée en douze degrés, permet d'apprécier les dégâts provoqués par un séisme selon des critères uniformes. L'homme ne ressent pas le degré I ; quelques personnes habitant des étages élevés peuvent percevoir une secousse de degré II. Au degré V, tout le monde constate le tremblement de terre. Au degré VI, les dormeurs sont réveillés et certaines personnes s'affolent. L'épouvante devient générale avec le degré VII ; des cheminées tombent et des bâtiments en mauvais état subissent des dommages.

Ensuite viennent les destructions. Degré VIII : grosses fentes dans les constructions solides, effondrement de cheminées d'usine et de clochers, chute de rochers ; degré IX : un certain nombre d'édifices sont totalement ou partiellement détruits ; degré X : les ruines sont nombreuses, les canalisations sont rompues, des crevasses apparaissent dans le sol ; degré XI : tous les bâtiments de pierre sont détruits, les ponts et les digues s'effondrent, les rails de chemin de fer sont tordus.

Avec le degré XII, enfin, « rien ne demeure plus des œuvres humaines ; il se produit de véritables changements dans la topographie... » Pour un seul tremblement de terre, l'intensité est à son degré maximal autour de l'épicentre, et elle diminue progressivement en dessinant des auréoles plus ou moins concentriques. Elle est donc fonction du lieu d'observation.

Une centaine de victimes

Plus graves encore sont les séismes de Turquie. À cinq jours d'intervalle, les 22 et 27 juillet 1967, les rives de la mer de Marmara et l'Anatolie orientale ont été violemment secouées : à chaque fois on a compté une centaine de victimes et des destructions importantes. Sur le prolongement de la « cicatrice anatolienne », l'île grecque de Haghios Efstratios était à son tour le théâtre d'un très violent tremblement de terre, le 20 février. D'une magnitude d'environ 7 3/4, tout à fait exceptionnelle pour cette région de la mer Egée, le séisme n'était responsable que de 20 morts, en raison de la faible densité de la population. Mais 2 500 maisons étaient détruites ou très endommagées.

Destruction à 90 %

Plus à l'ouest, c'était la Yougoslavie et l'Albanie qui avaient souffert d'un fort tremblement de terre, le 30 novembre. Sur les conséquences de ce séisme en Albanie, on a su peu de choses. D'après diverses informations comparées et recoupées, il y aurait eu 120 morts en Albanie et les dégâts auraient été d'autant plus importants que l'épicentre était très probablement situé dans cette république populaire. En Yougoslavie, c'est la ville de Debar, proche de la frontière albanaise, qui a le plus souffert du cataclysme. Par un heureux hasard, on n'aurait déploré qu'une dizaine de morts. Mais la petite ville, qui comptait 8 000 à 10 000 habitants avant le sinistre, a été détruite à 80 ou 90 %.

Catastrophe en Sicile

Violents séismes en Colombie et surtout au Venezuela le 29 juillet 1967. Plusieurs villes ont été affectées par ce tremblement de terre. À Caracas et à La Guaira, il y avait plus de 200 morts (parmi eux, 10 Français), et les dégâts étaient importants.