En Allemagne fédérale, la BASF fabrique des plaques de Styropor (polystyrène expansé) élastifié par dispersion de polyisobutylène, destinées à réduire les frais de construction des routes menacées par le gel. Ces plaques, disposées dans l'infrastructure de la route sur des couches de cailloux et recouvertes de sable et d'un revêtement (pavé, bitume ou béton), empêchent la formation de lentilles de glace en hiver. La compagnie Bayer présente au Salon des matières synthétiques une réalisation spectaculaire : une automobile à châssis et coque de polyuréthane, et comportant un grand nombre d'organes et d'accessoires en plastique.

Dans l'ameublement, le polyuréthane commence à être employé conjointement au bois, dont il peut maintenant imiter presque parfaitement l'aspect. L'emballage plastique des produits de consommation courante se développe de plus en plus vite : la bouteille de plastique gagne du terrain sur son ancêtre de verre, même en France pour le vin. Un procédé nouveau de la Dow Chemical Company permet d'emballer dans le même sachet de feuille transparente les aliments les plus divers, séparés par des soudures d'un bord à l'autre : ainsi peut-on ensacher ensemble un œuf cru et des champignons frais, tout prêts pour une portion d'omelette.

Un point noir dans ce développement rapide des plastiques dans l'emballage est découvert en 1967 par l'Institut Battelle, aux États-Unis. Les ordures ménagères contiennent une proportion de plus en plus grande de polymères chlorés (notamment de chlorure de polyvinyle) ; leur incinération accroît sensiblement la pollution atmosphérique et la corrosion des installations de crémation. Cette situation ne pouvant qu'empirer, on cherche à découvrir des additifs qui, réagissant avec les éléments du sol, provoqueraient la destruction du plastique enterré.

La vie

Biologie, biochimie

Synthèse « in vitro » d'un ADN biologiquement actif

Dans Proceedings of the National Academy of Sciences, qui est le plus prestigieux journal scientifique des États-Unis, paraissent en décembre 1967 deux publications émanant d'une équipe de chercheurs de la Stanford University. Goulian et Sinsheimer, sous la direction du prix Nobel Kornberg, annonçaient qu'ils avaient enfin réussi la synthèse in vitro d'un ADN biologiquement actif.

L'ADN (acide désoxyribonucléique) est la molécule qui porte inscrite dans sa structure, selon un code particulier, toutes les informations qui définissent un être vivant.

À tout moment, dans une cellule vivante, se produisent de très nombreuses réactions chimiques, en séries ordonnées, aboutissant chacune à la réalisation de tel ou tel caractère, de telle ou telle fonction, définis par les informations héréditaires. Chacune de ces réactions chimiques est conditionnée par une enzyme sans laquelle la réaction ne saurait se produire. Le problème fondamental de la biologie est la traduction des informations héréditaires en enzymes (qui sont des protéines).

L'ADN a donc deux propriétés différentes :
– Il est capable de servir de modèle pour la formation des milliers d'enzymes qui conditionnent la vie d'un être vivant ;
– Il est capable de se copier lui-même : lorsque la cellule vivante se divise, chacune des cellules filles reçoit un lot complet d'informations héréditaires.

L'autocopie de l'ADN

L'ADN est formé de 4 éléments de construction, les 4 nucléotides, qui diffèrent par les bases qu'ils contiennent : adénine (A), guanine (G), cytosine (C) et thymine (T). L'ADN est donc formé de deux longues chaînes où les différentes bases sont alignées selon une séquence qui représente, en langage codé, toutes les informations héréditaires constituant le programme de l'ensemble des activités cellulaires.

Les deux chaînes sont réunies entre elles par leurs bases appariées : l'adénine étant toujours liée à la thymine, la guanine avec la cytosine (voir le schéma). Dans toutes les cellules animales ou végétales, ces deux chaînes complémentaires sont enroulées en spirale. Elles ne se séparent qu'au moment de la duplication de l'ADN, chacune des chaînes servant de modèle à une nouvelle chaîne complémentaire.