Parallèlement à cette dispersion de l'école freudienne, on assiste à une emprise grandissante de l'influence des théories de Lacan dans les milieux universitaires. La revue d'épistémologie de l'École normale supérieure, Cahiers pour l'analyste, publie des mémoires et des textes de toutes sortes, fortement teintés de lacanisme. Pour beaucoup, la psychanalyse ramenée aux théories lacaniennes est devenue un culte.

La nouvelle revue

C'est pour lutter contre cette dispersion de l'enseignement de Jacques Lacan et pour en marquer la limite et la direction que fut créée récemment la nouvelle revue de l'école freudienne, ou plutôt des analystes d'obédience lacanienne : Scilicet.

La première revue officielle de l'école, l'Inconscient, s'est chargée de publier des contributions originales rassemblées par thèmes. La seconde se veut polémique.

Le titre de la nouvelle revue s'accompagne d'un étrange sous-titre : Tu peux savoir ce qu'en pense l'école freudienne de Paris. Le Tu ainsi interpellé désigne, nous dit Lacan dans une longue préface, le « bachelier ». Le bachelier n'est pas tant celui qui réclame en classe de philosophie du Lacan, que le bachelor anglais, celui qui n'est pas encore marié à une société de psychanalyse.

Les résultats théoriques

C'est à lui que s'adresse Lacan, après ce qu'il nomme son double échec auprès des sociétés de psychanalyse, qui présentent une forte « résistance » à son discours. La psychanalyse a été assimilée à une thérapie, et par là on a falsifié son essence. Aucun enseignement ne dévoile l'essence authentique de ce que Freud a découvert.

Scilicet prétend répondre à ce manque. Il s'agit de mettre à la disposition de toutes les écoles psychanalytiques les résultats théoriques des travaux de l'école freudienne, car « tous exclus qu'elles nous avaient faits, elles n'en restent pas moins notre affaire ».

Pour lutter contre la prolifération des écueils narcissiques survenant au sein d'un groupe, les textes, sauf ceux qui sont écrits par Lacan lui-même, ne sont pas signés.

Les techniques

Énergie

Perspectives et difficultés des centrales nucléaires

Cinq pays dans le monde produisent de l'électricité dans des centrales nucléaires mises au point par eux-mêmes ; ce sont : les États-Unis, l'URSS, le Canada, la Grande-Bretagne et la France. D'autres pays disposent d'installations achetées à l'étranger ou construites sous licence.

Les États-Unis ont élaboré deux types de réacteurs, consommant de l'uranium enrichi et refroidis à l'eau ordinaire : le réacteur à eau pressurisée PWR (Pressurised Water Reactor) et le réacteur à eau bouillante BWR (Boiling Water Reactor). L'URSS a construit des réacteurs à eau pressurisée et le Canada a développé la filière Candu, qui brûle de l'uranium et utilise comme modérateur l'eau lourde. La Grande-Bretagne et la France ont toutes deux mis au point une filière utilisant comme combustible l'uranium naturel, comme modérateur le graphite et comme refroidisseur le gaz carbonique.

Tout en développant les installations nucléaires et en cherchant de nouvelles applications aux réacteurs (dessalement de l'eau de mer, propulsion des navires marchands), les spécialistes dirigent leur effort principal vers la mise au point des réacteurs surgénérateurs, qui (à partir de 1980 peut-être) produiront plus de combustible qu'ils n'en consommeront. (Journal de l'année 1966-67)

Les surgénérateurs

La Grande-Bretagne est, dans ce domaine, le pays le plus avancé, et la firme américaine Westinghouse a tenté, en 1967, d'acheter fort cher des spécialistes britanniques travaillant à réaliser le réacteur à neutrons rapides de Dounreay. Certaines firmes européennes — allemandes, belges et hollandaises — ont, par contre, décidé, en 1967, de grouper leurs efforts pour développer un prototype de surgénérateur de 300 MWe (million de watts électriques. La puissance d'une centrale s'exprime soit en watts électriques, correspondant à l'énergie effectivement convertie en énergie électrique, soit en watts thermiques, puissance correspondant a l'énergie thermique totale produite.).