Franche-Comté

Franche-Comté
Franche-Comté

Ancienne Région administrative de France, formée des départements du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, appartenant depuis 2016 à la Région Bourgogne-Franche-Comté.

  • Superficie : 16 202 km2
  • Population : 1 171 763 hab. (recensement de 2010)
  • Nom des habitants : Francs-Comtois
  • Chef-lieu : Besançon

GÉOGRAPHIE

La Franche-Comté est une petite région, qui représente 3 % de la superficie et seulement 2 % à peine de la population de la France. C'est un pays de forêts et de prairies, relativement peu peuplé, sauf au nord, dans la porte d'Alsace (Belfort-Montbéliard), et autour de sa capitale, Besançon. Le réseau urbain est assez lâche, avec de nombreux petits villages et surtout des villes assez modestes, hormis la nébuleuse urbaine autour de Belfort et de Montbéliard. Les conditions naturelles sont favorables à l'élevage (fabrication du gruyère de Comté) et à l'industrialisation, qui a pu utiliser à la fois le bois des forêts de conifères et de feuillus, l'eau abondante, les minerais variés (fer autour de Lure, plomb argentifère dans les Vosges comtoises). C'est une grande région industrielle, qui travaille beaucoup pour l'exportation et fournit des produits manufacturés de qualité (horlogerie, automobiles et cycles, machines-outils, matériel de bureau et informatique).

La Franche-Comté est autant un pays montagneux, avec le Jura, qu'un pays de plaines et de plateaux, avec le bas pays comtois. Celui-ci est un ensemble de plaines alluviales (partie orientale du fossé de la Saône, de Gray à Vesoul, et de Dole à Lons-le-Saunier, nord-est de la Bresse). Le Jura est un obstacle montagneux, aux hivers rudes et enneigés. La traversée n'y est jamais facile, les relations y sont gênées par l'existence de vallées profondes, de monts et d'escarpements de faille, malgré des altitudes assez modérées (800 à 1 500 m). Le Jura, en tant que montagne, n'est pas entièrement compris dans la Franche-Comté, puisque le sud du massif correspond au département de l'Ain, rattaché à la région Rhône-Alpes. En revanche, la Haute-Saône appartient aux plateaux calcaires du rebord oriental du Bassin parisien et aux collines sous-vosgiennes. Le Territoire de Belfort n'est qu'une partie de l'ancienne Alsace, qui n'est pas retournée au Haut-Rhin après 1918, mais qui appartient à la porte d'Alsace avec le pays de Montbéliard, ancienne principauté, annexée au Doubs, à l'époque de la Révolution. Contrairement au Jura, le bas pays comtois offre une grande facilité de circulation : la vallée du Doubs moyen, prolongée par la porte d'Alsace, est devenue un axe de circulation exceptionnel, valorisé par une voie ferrée électrifiée de Belfort à Dole et par une autoroute européenne (Mulhouse-Chalon-sur-Saône), reliant l'axe rhénan à l'axe rhodanien, en attendant le canal à grand gabarit unissant le Rhône et le Rhin.

La Franche-Comté a été longtemps une grande province artisanale. L'artisanat de montagne a fait la prospérité du haut Jura et a contribué à développer de multiples bourgades industrielles. Aujourd'hui, l'exode rural est général. L'espace s'organise de façon ponctuelle et linéaire : l'influence des villes et de leurs services pénètrent toutes les campagnes. Les ouvriers-paysans sont de moins en moins nombreux et la population se concentre dans les agglomérations industrielles importantes de la périphérie jurassienne (Besançon et aire urbaine de Belfort-Montbéliard).

Le déséquilibre des emplois s'aggrave. L'arrivée en France de la montre à quartz a été un désastre pour l'horlogerie des villages et des petites villes de la montagne. Le développement des emplois s'est fait de manière de plus en plus ponctuelle, sur quelques secteurs bien définis : la construction automobile (une partie notable des salariés du Doubs sont des travailleurs des usines automobiles), les industries électriques et électroniques (notamment dans le Territoire de Belfort). La filière automobile, en recul, mise sur le développement du pôle de compétitivité Véhicule du futur.

Cette concentration des emplois a entraîné une urbanisation très rapide (qui, du fait de la crise, s'est quelque peu essoufflée). Des banlieues et des nébuleuses urbaines se sont développées autour de Besançon, de Belfort, de Montbéliard, mais aussi de Vesoul, Dole, Lons-le-Saunier. Le taux d'utilisation de l'espace agricole est très inférieur à la moyenne nationale. Le renforcement des tendances à la polarisation urbaine ne fait que s'accentuer. Un salarié sur trois travaille dans l'industrie (surtout la construction automobile, mais aussi la métallurgie, le matériel électrique et électronique, l'horlogerie).

Cependant, au niveau des entreprises, l'industrie demeure très hétérogène, depuis de grands groupes mondiaux jusqu'à de petites usines éparpillées en milieu rural (travail du bois, des montres, du textile, en Haute-Saône et dans le Jura). Plusieurs milliers d'actifs continuent à vivre de l'artisanat et, en période de crise, cet artisanat manifeste une grande vitalité et une grande souplesse d'adaptation (nombreux petits sous-traitants du bois, des métaux, des textiles).

Pourtant, la Franche-Comté possède des atouts économiques non négligeables et une forte originalité dans les fabrications de qualité. C'est déjà le cas dans l'agroalimentaire : une agriculture de qualité est basée sur des appellations d'origine contrôlée fromagères (200 fruitières fabriquent chaque année 50 000 tonnes de gruyère de comté) et viticoles (les viticulteurs d'Arbois et de Poligny ont mené une remarquable politique commerciale). Certaines branches occupent une place notable dans l'activité nationale : l'horlogerie, l'industrie automobile, la lunetterie, l'industrie du jouet, le gros matériel électrique (turbines) et ferroviaire (locomotives électriques).

Malgré l'existence de grandes usines, les bureaux d'entreprises sont rares, car la plupart des firmes ont leur siège social ou commercial hors de la région, notamment à Paris. Le tourisme, même dans la montagne jurassienne, n'est que faiblement représenté. La prépondérance de l'industrie en cette période de crise, de reconversion industrielle, montre la relative fragilité de l'économie franc-comtoise, qui dépend en partie des 19 000 travailleurs frontaliers qui vont chaque jour travailler en Suisse. La Franche-Comté est la seule Région de France qui se dépeuple aujourd'hui.

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