régression
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du latin regressio, de regredio, « marcher en arrière ». En allemand : Regression.
Psychanalyse
Mouvement psychique de retour à des organisations psychiques antérieures, la régression peut être topique, temporelle ou formelle.
L'hallucination du rêve conduit Freud à reconnaître une régression topique et formelle des représentations de mots vers les traces mnésiques dont elles proviennent, les représentations de choses (l'Interprétation des rêves, 1901). Elle coïncide avec une régression temporelle au narcissisme primitif (Métaphsychologie, 1917). La régression entre aussi dans l'étiologie de la névrose de contrainte : le vœu – être aimé (au sens génital) par le père – régresse au stade sadique-anal – être battu par le père – avant d'être refoulé (Inhibition, Symptôme, Angoisse, 1926).
Le concept de régression n'est opératoire qu'en corrélation avec la dynamique et l'économie psychiques : attraction des traces mnésiques dans le rêve, fixation libidinale au stade anal dans la névrose de contrainte, par exemple.
D'un côté, la régression est le mouvement même du souvenir et de la pensée vivante que le cadre de la cure vise à favoriser. De l'autre, le déchaînement pulsionnel lors des guerres (Actuelles sur la guerre et la mort, 1915), la soumission dans les collectifs tyranniques (Psychologie collective et Analyse du moi, 1921) procèdent aussi de la puissance régressive du psychisme, spécifique des humains, semble-t-il.
Benoît Auclerc