Harry S. Truman
Homme d'État américain (Lamar, Missouri, 1884-Kansas City 1972).
Politique intérieure
Sénateur démocrate du Missouri (1935), élu vice-président de F. D. Roosevelt, il lui succède à sa mort (avril 1945). En décidant de faire lancer la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki (août 1945), Truman hâte la fin de la guerre. Malgré une majorité républicaine élue au Congrès (1946), il est réélu à la présidence (1948) et poursuit la politique de Roosevelt : Fair Deal destiné à assurer le plein emploi par l'ingérence de l'État dans les entreprises, qui doivent accepter des conventions collectives, l'échelle mobile des salaires, etc., mais aussi possibilité pour l'État d'arrêter les grèves dans les industries de base, par la loi Taft-Hartley (→ Robert Taft, 1947) ; contingentement de l'immigration par le McCarran-Walter Immigration Act (1952).
Truman combat aussi le maccarthisme (→ McCarthy). Sous sa présidence, un amendement supprime la possibilité de briguer un troisième mandat à la Maison-Blanche (1951). Truman est remplacé par le général D. D. Eisenhower en 1953.
Politique extérieure
Truman, qui préside la conférence de San Francisco, où est rédigée la Charte des Nations unies (juin 1945), fait ratifier par le Sénat le pacte de l'ONU (1946). Par la déclaration des Douze Points (octobre 1945), il affirme sa volonté de faire respecter le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et il prend l'initiative de la politique du containment (endiguement) pour limiter l'expansion soviétique. Son secrétaire d'État, George Marshall, organise l'aide économique aux puissances européennes (juin 1947), étendue ensuite au reste du monde (→ plan Marshall).
À l'extérieur, la prépondérance des États-Unis en Amérique est assurée par la conférence de Rio de Janeiro, qui réalise l'alliance des États (1947), et par celle de Bogotá, où est créée en 1948 l'Organisation des États américains (OEA).
Sur le plan militaire, les États-Unis organisent la défense de l'Europe par l'OTAN (avril 1949), à laquelle leur aide est assurée par la loi Truman de défense mutuelle que remplace (1951) l'acte de Sécurité mutuelle, prévoyant la fourniture de matériel ou sa fabrication en Europe aux frais des États-Unis.
Lors de l'attaque contre la Corée du Sud par les Coréens du Nord (→ guerre de Corée), avec l'appui de la Chine populaire (juin 1950), Truman envoie à son secours les troupes américaines du Japon, sous les ordres du général MacArthur, mais relève ce dernier quand il propose le bombardement des bases chinoises de Mandchourie (avril 1951). La paix avec le Japon est réalisée par la conférence de San Francisco et suivie d'une alliance avec ce pays (septembre 1951).
Dans le Pacifique, les États-Unis, après avoir signé une alliance avec les Philippines (1951), concluent avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande le traité d'assistance de l'ANZUS (→ pacte du Pacifique, 1952).
Pour en savoir plus, voir l'article États-Unis : vie politique depuis 1945.