Jacques Delors

Jacques Delors, président de la Commission européenne
Jacques Delors, président de la Commission européenne

Homme politique français (Paris 1925-Paris 2023).

1. De la Banque de France au ministère des Finances

Militant de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), il fait carrière à la Banque de France (1945-1962) avant de devenir chef du service des affaires sociales du commissariat général du Plan à partir de 1962. Conseiller pour les affaires sociales et culturelles du cabinet Chaban-Delmas (1969), il entre au conseil général de la Banque de la France (1973-1979).

Délégué national du parti socialiste pour les relations économiques internationales (1976-1981), il est élu en juin 1979 député au Parlement européen et nommé président de la commission économique et monétaire de cette assemblée (1979-1981). Ministre de l'Économie et des Finances dans les gouvernements Mauroy (1981-1984), il est également chargé du Budget (à partir de 1983).

2. Président de la Commission européenne (1985-1995)

Nommé à la tête de la Commission européenne en 1985, il confère à cette fonction une importance particulière, tenant dans les faits le rang d'un véritable « président de l'Europe » dont l'Union ne s'est pas encore dotée juridiquement. Au cours de ses trois mandats, il est le principal artisan d'une profonde relance de la construction européenne.

En effet, tout juste en poste, il présente son Livre blanc, un ensemble de 310 mesures et un calendrier établissant un marché unique considéré comme la voie privilégiée vers une croissance européenne ; ce projet d'accord sur l'achèvement du marché intérieur aboutit à la signature de l'Acte unique européen en février 1986. À la tête du comité qui porte son nom, J. Delors dirige les travaux qui inspireront le volet économique et monétaire du traité de Maastricht (1992) et la naissance de la monnaie unique (→ euro).

3. Une œuvre militante

En France, J. Delors a fondé en 1992 le club Témoin, mouvement de réflexion et d'action destiné à promouvoir la renaissance d'une pensée sociale-démocrate dans le pays. Pressenti pour être le candidat du parti socialiste à l'élection présidentielle de 1995, il renonce à se présenter (décembre 1994).

Par ailleurs père de Martine Aubry, il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Les Indicateurs sociaux (1971), Changer (1975), En sortir ou pas (1985), L’Unité d’un homme (1994), livre d'entretiens avec Dominique Wolton, Combats pour l’Europe (1996), Mémoires (2004) en collaboration avec Jean-Louis Arnaud.

Pour en savoir plus, voir les articles Union européenne, France : vie politique depuis 1958, Ve République, parti socialiste.