CFTC

sigle de Confédération française des travailleurs chrétiens

Organisation syndicale française créée le 2 novembre 1919 et regroupant les syndicats catholiques (dont les premiers sont apparus à la fin des années 1880).

S'inspirant explicitement de l'encyclique Rerum Novarum, la CFTC a pour objectif de réaliser des transformations sociales « non par la lutte des classes mais par l'éducation et la collaboration des éléments producteurs ». Forte de 150 000 membres, elle rassemble essentiellement des employés et une part non négligeable de femmes dans les régions où le catholicisme est influent (l'Est, le Nord, l'Ouest, Paris…). Même si depuis 1920, elle accepte également des protestants, elle demeure essentiellement catholique. Hostile au syndicalisme révolutionnaire et au communisme, la CFTC se situe politiquement à droite. Certains de ses syndicats commencent à participer à des grèves au début des années 1920. Toutefois c'est la modération qui domine à la CFTC durant les années 1930, ce qui en fait une confédération plus appréciée des chefs d'entreprise que ses rivales CGT et CGTU.

En 1936, elle ne prend qu'une part modeste aux grèves mais augmente ses effectifs et fait siennes les avancées sociales du Front populaire. En novembre 1937, la création en son sein du Syndicat général de l'Éducation nationale (SGEN) par Paul Vignaux, proche des catholiques espagnols antifranquistes, contribue également à l'évolution de la confédération.

Dissoute en 1940, à l'instar de toutes les organisations syndicales, la CFTC devient une organisation clandestine hostile au corporatisme officiel du gouvernement de Vichy et participe à la Résistance. Elle se trouve ainsi partie prenante dans le programme qu'élabore le CNR et qui sert de base aux grandes mesures adoptées à la Libération (nationalisations, sécurité sociale, etc.).

En 1947, la CFTC abandonne dans ses statuts toute référence à l'encyclique Rerum Novarum, mais elle entretient des rapports étroits avec le Mouvement républicain populaire. Sous l'influence d'une minorité de plus en plus active, la CFTC cesse de réprouver l'idée du socialisme, prône à partir de 1960 une solution négociée en Algérie et mène des actions communes avec la CGT. En 1961, la minorité devient majorité et fait élire l'un des siens, Eugène Descamps, secrétaire général. Lors du congrès extraordinaire de novembre 1964, la CFTC abandonne toute référence religieuse et change son nom en celui de CFDT Toutefois, une partie des syndiqués, essentiellement des mineurs et des employés de banque, décident de maintenir la CFTC.

Cette « CFTC maintenue » réaffirme son attachement à la doctrine sociale de l'Église, marque sa différence avec les autres centrales syndicales qu'elle estime politisées en s'engageant peu dans les grèves et en préférant la politique contractuelle, ce qui la fait souvent apprécier par les partis de droite et le patronat. Très favorable à l'enseignement privé confessionnel, elle réprouve les nationalisations du début des années 1980. Elle représente 7,52 % des voix aux élections prud'homales de 1997.

  • 1964 Scission à la C.F.T.C. (Confédération française des travailleurs chrétiens) : création de la C.F.D.T. (Confédération française démocratique du travail).