Robert Gallo

Médecin américain (Waterbury, Connecticut, 1937).

En 1976, il identifia l'interleukine-2, facteur qui stimule la prolifération des lymphocytes T au cours d'une infection. En 1979, il découvrit le premier rétrovirus humain, HLTV-1, responsable de certaines leucémies. Indépendamment du Français Luc Montagnier, il parvint à la conclusion que le sida est d'origine rétrovirale, puis il annonça en 1984 en avoir découvert, avec son équipe, le virus responsable (qu'il dénomma HLTV-3) et mit au point un test de dépistage pour lequel il obtint un brevet. L'Institut Pasteur, s'appuyant sur l'antériorité de la découverte d'un virus analogue par l'équipe de L. Montagnier, revendiqua le brevet. Il s'ensuivit une longue controverse entre la France et les États-Unis. Celle-ci ne prit fin qu'en 1987, à la suite d'une médiation conduite par le bactériologiste Jonas Edward Salk (à l'origine du premier vaccin contre la poliomyélite), avec la signature d'un accord aux termes duquel L. Montagnier et R. Gallo acceptèrent d'être reconnus comme codécouvreurs du virus et les gouvernements français et américain acceptèrent de partager les bénéfices issus des tests de dépistage. Il semble, en fait, que les souches utilisées par l'équipe de R. Gallo pour sa découverte aient été contaminées par un échantillon du virus que lui avait fait parvenir l'équipe de L. Montagnier.

R. Gallo et L. Montagnier ont partagé en 1986 le prix Albert Lasker (prestigieuse distinction internationale pour la recherche médicale) et en 2000 le prix Prince des Asturies de la recherche scientifique (haute distinction espagnole). En revanche, le jury du prix Nobel de médecine, en 2008, n'a reconnu que L. Montagnier et sa collaboratrice Françoise Barré-Sinoussi comme découvreurs du virus du sida.