Françoise Barré-Sinoussi
Biologiste française (Paris 1947).
Docteur ès sciences en 1974, elle entre l'année suivante à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) pour étudier les relations entre les rétrovirus et les cancers. En poste à l'Institut Pasteur, où se déroulera toute la suite de sa carrière, elle est appelée par le professeur Luc Montagnier à travailler dans son équipe et, en 1983, réalise avec Jean-Claude Chermann l'essentiel des travaux qui conduisent à la découverte du virus de l'immunodéficience humaine, agent du sida.
En 1988, elle devient responsable de son propre laboratoire à l'Institut Pasteur et engage des programmes de recherche sur les déterminants viraux et hôtes de la pathogenèse du VIH. Entre 1988 et 1998, elle est aussi impliquée dans des programmes de recherche d'un vaccin contre le sida. En 1992, elle prend la direction, au sein du département de virologie de l'Institut Pasteur, de l'unité de biologie des rétrovirus, devenue aujourd'hui l'unité de régulation des infections rétrovirales. En 2008, son équipe travaille notamment sur les modes de transmission du virus du sida de la mère à l'enfant, sur les mécanismes innés de la régulation de l'infection et sur les infections provoquées chez les singes par des virus simiens.
Son engagement dans la lutte contre le sida n'est pas seulement scientifique, mais aussi humain. En sus de son travail en laboratoire, elle multiplie les actions de recherche et de formation sur le terrain, en Afrique et en Asie, n'hésitant pas, quand il le faut, à alerter les gouvernements et les institutions des pays les plus touchés par l'épidémie.
Directrice de recherche de classe exceptionnelle à l'INSERM, présidente du conseil scientifique de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) et directrice du site de recherche de l'ANRS en Asie, membre du comité de vigilance scientifique de l'Institut Pasteur, elle partage en 2008 le prix Nobel de physiologie ou médecine avec Luc Montagnier (1/4 du prix chacun) et l'Allemand Harald zur Hausen (1/2 du prix).