Louis Auguste Blanqui

Louis Auguste Blanqui
Louis Auguste Blanqui

Théoricien socialiste et homme politique français (Puget-Théniers 1805-Paris 1881), frère d'Adolphe Blanqui.

« Révolutionnaire professionnel »

Il étudie le droit et la médecine, s'affilie au carbonarisme (1824) et s'affirme après 1830 comme l'un des chefs de l'opposition républicaine, puis du mouvement socialiste. Sa vie n'est qu'une succession de conspirations et d'emprisonnements.

De 1830 à 1844

Auguste Blanqui participe aux côtés des insurgés aux journées de juillet 1830, puis se consacre tout entier à l'organisation des républicains. Il adhère à la Société des amis du peuple, subit l'influence de Philippe Buonarroti et s'oriente vers le socialisme.

En 1832, il est l'un des « accusés du procès des Quinze » et, en 1836, de l'« Affaire des poudres ». L'échec de l'insurrection qu'il tente en 1839, avec la Société des saisons, lui vaut la prison au Mont-Saint-Michel. Gracié en 1844, il reprend son activité militante.

De 1848 1865

Lors de la révolution française de 1848, il est déjà un théoricien influent d'un des courants socialistes (plus tard baptisé « des utopistes »), bientôt désigné sous le nom de blanquisme. Il commence à écrire une Histoire de la révolution (1847). Animateur des clubs, il est parmi les inspirateurs et les dirigeants des manifestations ouvrières de février à mai 1848. Arrêté après la journée du 15 mai, condamné à 10 ans de détention, il est enfermé à Belle-Île, puis en Corse et en Afrique.

Amnistié en 1859, c'est à partir de 1860 qu'il exerce l'influence la plus grande dans les milieux révolutionnaires, où on le surnomme « l'Enfermé » ou « le Martyr ». Arrêté de nouveau en 1861, il s'évade en 1865 et doit se réfugier en Belgique.

La Patrie en danger

Revenu à Paris pendant la guerre de 1870, il fonde, après la révolution du 4 septembre, le journal la Patrie en danger, dans lequel il soutient l'effort de guerre du gouvernement. Le 31 octobre, il tente sans succès un coup de main sur l'Hôtel de Ville. Arrêté sur ordre d'Adolphe Thiers, à la veille du 18 mars 1871, son absence laisse ses partisans désemparés au moment de la Commune. Incarcéré à Clairvaux, puis gracié (1879), il termine sa vie en dirigeant un journal, Ni Dieu ni maître.

L'action révolutionnaire

Marqué par les idées de 1793, par le babouvisme et le carbonarisme, Auguste Blanqui conçoit l'action révolutionnaire comme la préparation du coup de force décisif qui permettra la prise du pouvoir et l'établissement d'une dictature ouvrière. L'insurrection est pour lui une œuvre technique beaucoup plus que politique. Le premier, il a eu l'idée du « révolutionnaire professionnel » et a envisagé un type militaire d'organisation de parti. Ses essais ont été réunis après sa mort sous le titre de la Critique sociale.