Henri, dit l'abbé Grégoire
Homme politique français (Vého, près de Lunéville, 1750-Paris 1831).
Prêtre, député du clergé aux États généraux de 1789, il prêta serment à la Constitution civile du clergé (1790) et fut à l'origine de l'émancipation des Juifs français. Évêque constitutionnel de Loir-et-Cher (1791), député à la Convention, il fit voter l'abolition de l'esclavage et contribua à la fondation de l'Institut, dont il allait être membre, ainsi que du Conservatoire des arts et métiers. Gallican convaincu, Grégoire s'efforça, après 1795, de redonner vie, dans un sens collégial, à l'Église constitutionnelle ; il réunit deux conciles nationaux (1797 et 1801), mais la politique romaine de Bonaparte ne lui permit pas de réussir. Membre des Cinq-Cents (1795-1798), du Corps législatif (1800), puis du Sénat (1802), il s'opposa au despotisme napoléonien et démissionna de son évêché après le Concordat. Il fut élu député de l'Isère en 1819, mais les ultraroyalistes l'empêchèrent de siéger. Son enterrement fut le prétexte d'une grande manifestation libérale. Ses cendres ont été transférées au Panthéon en 1989.